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Procès de Gilbert Rozon: voici les pièges à éviter lors d’un contre-interrogatoire

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Photo portrait de Laurence Morin

Laurence Morin

2025-07-02T16:26:20Z
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Le contre-interrogatoire de Gilbert Rozon débute mercredi au palais de justice de Montréal, marquant une étape cruciale du procès civil qui l’oppose aux femmes qui disent avoir été agressées sexuellement et qui lui réclament 14M$.

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Pour Me François-David Bernier, avocat et analyste judiciaire, cette phase du procès représente «l’art du droit», mais aussi un terrain rempli de pièges.

«Ce sera la période difficile pour Gilbert Rozon, affirme Me Bernier au micro d’Alexandre Dubé à QUB radio, diffusé au 99,5 FM Montréal. [...] C’est là qu’on va jouer sur les détails, sur les contradictions. Tout ce qui peut être dit dans un média, on va pouvoir s’en servir.»

Même si cette étape peut être périlleuse pour le témoin, elle représente aussi une occasion pour les procureurs de marquer des points. «C’est aux contre-interrogatoires qu’on marque ces points-là», précise-t-il.

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Contrairement à l’interrogatoire principal, où le témoin livre sa version, le contre-interrogatoire cherche à déstabiliser, à «trouver des failles» et à mettre en lumière les incohérences.

Le silence, un piège redoutable

Selon l’avocat et analyste judiciaire, un des pièges les plus fréquents pour la personne qui subit le contre-interrogatoire est celui du silence.

«Le silence joue contre la personne qui se fait interroger, indique-t-il. [...] On pose une question, la personne répond, et là on laisse un silence. Naturellement, l’humain veut combler ce silence-là. [...] Le témoin va se remettre à parler.»

Si le témoin cherche à trop se justifier, c’est à ce moment que des «dégâts» peuvent survenir. «Quand c’est un contre-interrogatoire, on ne veut pas que notre client parle trop», insiste Me François-David Bernier. 

La question de trop

L’avocat pourrait poser une question précise et laisser le témoin se tromper en tentant de rectifier les faits. «On ne pose pas une question si on ne connaît pas la réponse parce que ça peut être dommageable», souligne-t-il.

Il évoque des situations où, à force de pousser, «[les avocats] apprennent des choses devant juge parce qu’ils ont posé une question de trop». «Il faut être vite sur ses patins.», ajoute Me Bernier.

Le coup de l’émotion

Réagir sous le coup de l’émotion est une autre erreur fréquente. Me Bernier recommande de ne pas réagir lors d’un contre-interrogatoire.

«Ne réagissez pas, dit-il. C’est ça le piège, de tomber dans le panneau. [...] Souvent, on veut aller peser sur le bouton pour que la personne devienne émotive.»

Ce type de réaction pourrait nuire à la crédibilité d’un témoin, voire remettre en question l’ensemble de sa version des faits.

Voyez l’entrevue complète avec Me Bernier ci-dessus.

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