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L'article provient de TVA Nouvelles
Monde

Procès d'un ex-chirurgien pédocriminel en France: «Autant de perversions sexuelles chez un individu, je n'ai jamais vu ça», affirme un expert

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2025-05-13T16:05:21Z
2025-05-14T00:59:14Z
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L'ex-chirurgien Joël Le Scouarnec, jugé en France pour des viols et agressions sexuelles sur 299 victimes, un procès hors norme, a été décrit mardi par un expert comme un «concentré» de perversions sexuelles, un narcissique qui considérait ses victimes comme de simples «objets de satisfaction». 

• À lire aussi: Procès d'un ex-chirurgien pédocriminel en France: l'accusé consignait scrupuleusement les violences sexuelles infligées à ses victimes dans des carnets

«Autant de victimes, je n'ai jamais vu ça, et autant de perversions sexuelles chez un individu je n'ai jamais vu ça. C'est un concentré», a déclaré devant la cour criminelle à Vannes (ouest) Patrice Lenormand, expert psychologue qui a examiné l'accusé en prison en 2021.

C'est à l'enfance que l'expert fait remonter l'isolement émotionnel dans lequel le pédocriminel de 74 ans s'est enfermé.

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«Il s'est construit une bulle et plus tard une tour d'ivoire» avec une profession de chirurgien qui renforcera encore son narcissisme et son sentiment de toute-puissance sur les autres, qui ne l'intéressent pas, décrypte le psychologue clinicien.

«Quand l'autre existe, pour lui, c'est violent», «une source de frustration qui vient lui montrer qu'il n'est pas tout puissant», résume-t-il. «C'est pour ça qu'il ne demande pas, mais qu'il prend».

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Interrogé sur ses nombreuses victimes, pour la plupart des patients mineurs dont il consignait scrupuleusement le nom, l'âge et les sévices infligés dans des carnets, Joël Le Scouarnec lâche au psychologue: «J'avais oublié qu'il y avait autant de noms».

Pour lui, «ce ne sont pas des individus, ce sont des noms. Il y a une globalisation des victimes, pas de mémoire précise de l'une ou de l'autre», relève à la barre l'expert.

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«L'individu existe dans ces listes comme on épingle des papillons sur un tableau en liège», poursuit-il, en référence au «collectionnisme» de l'accusé.

«Il fallait remplir le quota sinon je me sentais frustré», dit ce dernier, qui comptabilisait aussi ses éjaculations année après année et se rendait parfois au travail après s'être «aspergé» d'urine.

Joël Le Scouarnec accumulait de manière compulsive des images pédopornographiques et a continué à le faire même après une condamnation à quatre mois de prison avec sursis en 2005.

Ses perversions s'étendaient à «la sexualité dans tous ses dévoiements», jusqu'à des scènes de pendaison ou d'égorgement, note l'expert, auquel il confiera: «Je cherchais le plus sordide.»

«On est dans l'érotisation de toutes les transgressions», résume Patrice Lenormand, pour qui le risque de récidive est «maximal» avec une telle personnalité.

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