Procès pour agression sexuelle des ex-joueurs d’Équipe Canada Junior: cinq contre-interrogatoires difficiles à venir pour la victime alléguée


Antoine Lacroix
LONDON | Chacun des cinq accusés a une équipe légale qui pourra contre-interroger à sa guise la victime alléguée et tenter par tous les moyens de remettre en doute sa version des faits.
Tout l’après-midi hier, un des avocats de Michael McLeod a ainsi questionné plusieurs éléments du témoignage de la jeune femme, laissant notamment entendre qu’elle aurait menti.
«Je vous suggère que l’une des raisons pour lesquelles vous pleuriez [en quittant la chambre], c’est que vous vous sentez coupable d’avoir trompé votre copain», a lancé David Humphrey.
«Une façon d’éviter une rupture, c’est d’inventer une histoire selon laquelle ce n’était pas de votre faute», a-t-il ensuite évoqué, ce qui a été nié par la victime alléguée.
De la vraie peur?
Il a aussi semblé s’interroger sur la véracité de la frayeur que la victime a dit avoir vécue dans la chambre d’hôtel.
«Pendant tout le temps que vous étiez dans la pièce, vous éprouviez une peur constante et imminente de violences sexuelle et physique?» a-t-il demandé avec un ton peu convaincu, en citant une déclaration antérieure de la jeune femme.
«Oui, c’est vrai. Je ne savais pas de quoi ils étaient capables [...], je ne connaissais pas ces hommes», s’est-elle justifiée.
«Leurs actions ont provoqué de la terreur et de la peur dans votre esprit?» a-t-il rétorqué, l’air dubitatif.
«Oui, vraiment», a répondu sans équivoque E.M.
Il la texte
Deux jours après la soirée durant laquelle les événements auraient eu lieu, McLeod a écrit plusieurs messages à la victime alléguée, insistant afin qu’elle aille se rétracter à la police «pour mettre un terme à tout ça», alors que la mère de cette dernière avait contacté les autorités.
Par messages, E.M. a semblé acquiescé à sa demande, mais elle a témoigné que c’était surtout pour qu’il la «laisse tranquille».
Mais l’avocat de McLeod lui a plutôt suggéré qu’elle était «contente» que le jeune homme lui écrive et qu’elle était même «amicale» avec lui.
«Vous auriez pu l’ignorer, vous auriez pu le bloquer», a-t-il fait valoir.
Il a aussi semblé lui reprocher sa consommation d’alcool lors de la soirée durant laquelle le drame aurait eu lieu.
«Par le passé, il vous est arrivé de vomir avec ce nombre de consommations. Pourquoi pas ce soir-là?» a questionné Me Humphrey.
«Je n’ai juste pas été capable. [...] Ce n’était pas normal», a-t-elle répondu.
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