Prix du gaz: la mauvaise idée populiste de Paul St-Pierre Plamondon


Philippe-Vincent Foisy
Personne n’aime payer des taxes, mais les injustices nous fâchent encore plus! Payer de 8 à 10 sous par litre d’essence était acceptable, quand nos voisins versaient environ 20 cents le litre!
Mais avec la fin de la taxe carbone, c’est l’inverse, et ça nous met en colère.
Qui dit colère, dit opportunité politique pour les oppositions.
Dans la partielle d’Arthabaska, cette colère pourrait favoriser le chef conservateur Éric Duhaime... Le PQ le sent. Paul St-Pierre Plamondon revient avec une proposition pour baisser le prix de l’essence.
Une mesure qui pourrait coûter entre 1 et 2 milliards $ par an!
De l’argent qu’on n’a pas.
On peine à entretenir nos infrastructures essentielles, comme les hôpitaux et les écoles.
On traverse une crise du logement qui a des effets majeurs sur les familles à faible revenu qui se tournent vers des banques alimentaires.
La politique du PQ serait très injuste et frustrante.
Les ménages à faible revenu qui doivent prendre le transport en commun parce qu’ils n’arrivent pas à acheter une voiture ne toucheront pas un sou. Les familles qui font du covoiturage seraient aussi désavantagées. Par contre, les familles plus riches qui conduisent deux gros VUS énergivores, elles, en profiteraient à fond!
À ce compte, même les chèques de la CAQ, très coûteux, étaient un peu plus équitables que la mesure proposée par le PQ...
Rappelons aussi qu’au Québec, on va subventionner déjà la hausse des coûts de l’électricité. Si on harmonise le prix du litre d’essence, faudrait-il harmoniser celui de l’électricité?
On ne peut pas tout subventionner si, en plus, on veut payer moins d’impôt!
En plus d’être inéquitable, la mesure du PQ ralentirait la transition énergétique québécoise.
Les autres solutions pour aider
Ça ne veut pas dire qu’il ne faut pas aider les contribuables, mais trouvons des solutions qui auront plus d’effet que quelques dollars économisés à la pompe.
On pourrait utiliser ces sommes pour aider les villes avec leurs infrastructures en eau afin de bâtir davantage de logements.
On pourrait mettre encore plus d’argent dans la construction de logements sociaux abordables ou dans le transport en commun afin de bonifier l’offre et de rendre le service plus attrayant.
L’argent utilisé pour des projets collectifs aura beaucoup plus d’impact sur le portefeuille et la qualité de vie des contribuables.
Comme le disait l’expert en marketing et professeur émérite à HEC Montréal, Jacques Nantel, c’est à l’avantage des citoyens «de collectiviser certaines dépenses», comme le transport.
Les avantages de la bourse
La bourse du carbone est loin d’être parfaite, mais elle a un double avantage. En plus de mettre un prix sur la pollution, elle permet, grâce à l’argent récolté, de réduire (techniquement) nos GES.
Encore faudrait-il que le Fonds vert (le Fonds d’électrification et de changements climatiques) soit utilisé comme il faut!
Quand 1,6 milliard $ dorment dans les coffres et qu’on peine à financer les programmes d’achat de véhicules verts ou de transport en commun, on a un problème qu’il faut régler!