Prix des maisons: «La surenchère, c’est assez!»

Gabriel Côté
Un résident de la Rive-Sud de Montréal victime des jeux de surenchère en immobilier est découragé dans sa recherche d’un nouveau foyer pour sa famille.
«Ce n’est pas compliqué, les courtiers rient de nous autres», s’insurge Sahbi Ghribi.
Le père de trois enfants cherche une nouvelle maison depuis plusieurs mois. Seulement dans les derniers jours, il a visité sept propriétés.
«J’ai trois autres visites déjà prévues», souffle l'homme au bord du désespoir.
Chaque fois, la petite famille prend le soin d’examiner les annonces et de scruter les photos, en formant au passage toutes sortes de projets.
«On pense à la façon dont on pourrait aménager les pièces», illustre M. Ghribi.
Course folle
Mais ces rêveries ne résistent pas longtemps au choc de la dure réalité. Des maisons affichées à un prix décent se vendent en réalité beaucoup plus cher parce que c’est chaque fois la course folle.
«Nous sommes préapprouvés à 540 000$, alors on regarde les maisons de 499 000$, mais c’est toujours la même chose. Il y a des portes ouvertes le dimanche, avec 60 visiteurs, puis 15 offres d’achat, et la maison part à 600 000$», déplore M. Ghribi.

L’homme, qui travaille dans le secteur automobile, estime qu’il s’agit d’un procédé malhonnête.
«C’est comme aller à l’encan, mais on ne sait pas ce que les autres mettent comme prix», songe-t-il.
«Chez un concessionnaire automobile, si l’auto est affichée à 5000$, il faut qu’elle se vende exactement à ce prix. Pas le choix! poursuit-il. Pour les maisons, je sais que ce n’est pas pareil, mais c’est de la folie [...]. La surenchère, c’est assez!»
• Regardez aussi ce podcast vidéo tiré de l'émission d’Isabelle Maréchal, diffusée sur les plateformes QUB et simultanément sur le 99.5 FM Montréal :
La goutte d’eau...
Les jeux de surenchère sont souvent la goutte d’eau qui fait déborder le vase, puisque le marché immobilier québécois est en surchauffe depuis longtemps.
Selon le plus récent rapport de JLR, le prix de vente médian des maisons unifamiliales dans la province était de 425 000$ en février, en hausse de 8% par rapport depuis un an.
Dans la grande région de Montréal, c’est encore pire. Le prix de vente médian atteint aujourd’hui 585 000$, une augmentation de 10% sur un an.

C’est sans compter les récentes baisses des taux d’intérêt, qui donnent un peu d’air aux emprunteurs à taux variable, mais qui pousse le prix des propriétés à la hausse.
À cela s’ajoutent les diverses mesures mises en place par le gouvernement fédéral, comme la possibilité de prendre des hypothèques sur 30 ans pour l’achat d’une première maison.
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