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L'article provient de Le Journal de Montréal
Sports

Pris dans un cercle vicieux

Photo AFP
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Photo portrait de François-David Rouleau

François-David Rouleau

2022-02-11T03:48:11Z
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YANQING | Il existe une expression grecque représentant le cycle éternel de la nature. Celle du serpent se mordant la queue nommé Ourobouros. Il est tiré de la mythologie et illustre le cercle vicieux.

Cette expression représente bien la difficulté d’instaurer une structure sportive solide en ski alpin au Liban. Selon Manon Ouaiss et César Arnouk, les skieurs sont laissés à eux-mêmes et doivent se débrouiller pour représenter leur pays dans les grandes manifestations sportives. C’est d’autant plus le cas pour les Jeux olympiques. 

D’autres priorités

Pratiquant un sport niché dans un pays de 6,18 millions d’habitants qui traverse l’une des pires crises économiques, politiques et sociales en plus de 100 ans, ils ne profitent pas des mêmes privilèges que leurs adversaires. 

« Il y a deux éléments à considérer dans notre situation, explique Ouaiss. Le pays passe par des périodes très difficiles en vivant des crises très fortes à tous les niveaux. La préoccupation est donc de s’occuper de nourrir le peuple libanais. Le luxe n’est pas la priorité. 

« L’autre, c’est que nous ne sommes pas à un très haut niveau en ski, poursuit-elle. C’est ce qui nous blesse. C’est l’histoire du serpent qui se mord la queue. Sans performance, on n’arrive pas à obtenir le financement. Pour en obtenir, il faut créer des structures et faire comprendre au gouvernement que nous avons besoin d’un minimum de financement pour passer aux niveaux supérieurs. »

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Sans soutien financier ni collaboration, les tâches sont lourdes et peu compatibles avec les résultats visés sur les pistes. Impossible d’espérer en faire carrière.

« On est empêtré dans un cercle vieux duquel on n’arrive pas à se sortir. » 

15 000 $ de sa poche

Dans l’année de préparation menant aux Olympiques, César Arnouk a déboursé des milliers de dollars (plus de 15 000 $, selon lui). Par chance, il est bien soutenu par sa famille pour vivre son rêve. Idem pour Ouaiss. 

Leur présence à Pékin sert d’argument pour la fondation d’une structure de ski nationale. Le temps dira comment, et surtout si, elle sera fondée. La fédération de ski libanaise existe depuis 1961, mais n’a jamais réussi à en jeter les vraies bases. 

Pour décorer un champion et une championne nationaux, une trentaine de skieurs s’affrontent dans chaque catégorie dans ce qui est appelé le « Golden Six ». Ce championnat compte six épreuves dans les centres de ski du pays. 

C’est à l’issue de leur consécration nationale que Manon et César ont gagné leur billet vers Pékin, participant également à différentes épreuves de la Coupe du monde. 

Leur mission ne s’arrêtera pas à la cérémonie de clôture des Jeux de Pékin. Ils la poursuivront tant et aussi longtemps qu’ils seront sur des planches à dévaler les pistes des plus grands évènements au monde.

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