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L'article provient de TVA Nouvelles
Politique

Prières de rue: le gouvernement Legault s’apprête à les interdire

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Photo portrait de Geneviève Lajoie

Geneviève Lajoie

2025-08-28T14:10:38Z
2025-08-29T11:23:23Z
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Le gouvernement Legault interdira les prières de rue au Québec.

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Il y a plusieurs mois déjà, le premier ministre avait annoncé ses couleurs: il voulait bannir cette pratique.

«De voir des gens qui prient dans les rues, dans les parcs publics, ce n’est pas quelque chose qu’on souhaite au Québec. Quand on veut prier, on va dans une église, dans une mosquée, mais pas dans des lieux publics. Et, oui, on va regarder les moyens où on peut agir, légalement ou autres», avait-il fait valoir en décembre dernier.

Depuis, un comité d’experts s’est penché sur le sujet. Mais leur rapport sur la laïcité dévoilé en début de semaine a plutôt suggéré de laisser les villes encadrer elles-mêmes les manifestations de foi dans la rue.

N’empêche, le gouvernement prépare tout de même un projet de loi visant à mettre fin à cette pratique, a découvert jeudi notre Bureau parlementaire. Le ministre responsable de la Laïcité, Jean-François Roberge, a confirmé l’information.

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«La multiplication des prières de rue est un enjeu sérieux et sensible au Québec. En décembre dernier, notre gouvernement a évoqué son malaise face à ce phénomène de plus en plus présent, surtout à Montréal, a-t-il souligné dans une déclaration. Cet automne, nous allons donc déposer un projet de loi pour renforcer la laïcité au Québec, notamment en interdisant les prières de rues.»

Il y a une quinzaine de jours, François Legault a convié ses députés à une réunion spéciale. Les élus de la CAQ étaient invités à livrer le fond de leur pensée sur les problèmes du gouvernement, mais aussi à identifier les enjeux à mettre de l’avant d’ici les élections d’octobre 2026.

Force est d’admettre qu’une «très forte majorité» du caucus souhaite que son gouvernement légifère pour interdire les prières de rue sur l’ensemble du territoire, entend-on.

Le chef péquiste, Paul St-Pierre Plamondon, vient d’annoncer son intention de consulter les membres du Parti Québécois par référendum sur l’interdiction des manifestations religieuses en public. Personnellement, il est d’avis qu’il faille bannir cette pratique au Québec au nom de la paix sociale avant que la situation s’apparente à celle que vivent de grandes villes européennes comme Paris, Londres ou Bruxelles.

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«Contrairement au PQ, [on n’a] pas besoin d’un référendum pour agir», signale une source gouvernementale.

Une manœuvre de «diversion»

Pour le Conseil national des musulmans, cette intention de François Legault n’est ni plus ni moins qu’une manœuvre de «diversion» on ne peut plus «électoraliste» de la part d’un parti qui tire de l’aile dans les sondages.

«Les musulmans se font instrumentaliser par le gouvernement», déplore le PDG de l’organisation, Stephen Brown, qui rappelle que les Québécois sont frappés de plein fouet par de «vrais problèmes» comme la crise du logement, une pénurie de profs et une crise en santé.

Selon lui, il est faux de prétendre que les prières en public se multiplient à la lumière d’une manifestation de foi d’un «groupuscule» de musulmans devant la basilique Notre-Dame «qui ne dérange même pas l’archevêque de Montréal». «Il y a un génocide qui se passe en Palestine et ils sont littéralement en train de prier pour la paix», insiste Stephen Brown.

Il souligne que seules les prières islamiques semblent déranger François Legault, alors que d’autres communautés, des Hare Krishna ou des chrétiens, prient au centre-ville sans que ça soulève un problème.

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