Prières de rue: le comité Pelchat-Rousseau renvoie la balle aux municipalités
Agence QMI
Le Comité sur l'application de la laïcité a choisi de ne pas aborder la question des prières de rue dans ses recommandations au gouvernement du Québec, préférant laisser cette responsabilité aux municipalités.
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La coprésidente du comité a justifié ce choix en affirmant que la réglementation des prières dans l'espace public relève de la compétence municipale, au micro d'Isabelle Maréchal en entrevue à QUB radio et télé, diffusée sur les ondes du 99,5 FM Montréal.
«L'espace est géré par les municipalités, les rues, les parcs, ce n'est pas le gouvernement du Québec qui gère cela. Nous proposons que les municipalités adoptent des politiques pour gérer leurs relations avec le religieux et fassent approuver ces politiques par le gouvernement du Québec», a affirmé Christiane Pelchat.
Cette approche permet à chaque ville de conserver son autonomie décisionnelle. Ainsi, Montréal pourrait autoriser les prières dans l'espace public, tandis qu'une autre municipalité pourrait choisir de les interdire.
Le comité Pelchat-Rousseau, mandaté pour évaluer l'application de la Loi sur la laïcité de l'État, a dévoilé un rapport détaillé de 228 pages contenant 50 recommandations.
Le comité a choisi de centrer son travail sur la préservation de ces libertés dans les CPE et services publics, en clarifiant notamment les directives concernant le port de symboles religieux pour le personnel éducatif et les directions de CPE.
Mme Pelchat a également souligné que le problème survient principalement lorsque les prières de rue ne sont pas encadrées et sont instrumentalisées.
«Ce que les gens n'aiment pas, c'est quand c'est spontané», a mentionné la coprésidente.
Le gouvernement Legault, de son côté, n’a pas encore indiqué s’il mettra en œuvre les recommandations du rapport Pelchat-Rousseau. Celles-ci touchent des sujets sensibles comme les salles de prière dans les cégeps et universités, l’accès aux soins ou encore l’avortement.
Pour l’instant, la ligne adoptée par le comité est claire: pas d’interdiction des prières dans les CPE, mais un rappel du rôle des municipalités pour gérer les pratiques religieuses dans l’espace public.
Voyez l'entrevue complète de Christiane Pelchat dans la vidéo ci-dessus