Prévention quant aux surdoses chez les jeunes: «Avec une tragédie comme ça, on se demande toujours si c’était assez»


Jean-Philippe Guilbault
Ayant pris connaissance du rapport de la coroner sur la mort par surdose de son fils de 15 ans, Christian Boivin reconnaît qu’il n’était «probablement pas assez outillé pour prévenir ce genre de tragédie».
Joint par Le Journal, le père de Mathis affirme que ni lui ni son fils n’auraient été en mesure d’identifier clairement les signes de surdose chez ce dernier.
«Si Mathis avait eu assez de connaissances ou si j’en avais discuté beaucoup plus avec lui, ça ne se serait peut-être pas produit comme ça», lâche M. Boivin.
Pour lui, le rapport de la coroner «boucle la boucle», mais il ne veut pas que son fils soit mort en vain.
«Je trouve important qu’on en parle encore. Il faut que des actions concrètes soient prises», martèle M. Boivin en ayant particulièrement en tête les organisations œuvrant auprès des jeunes.
Il défend toutefois le Collège de Montréal, où étudiait son fils, qui «prend au sérieux» la prévention des surdoses.
«Ils sont en avance sur ce qui se fait ailleurs, souligne M. Boivin, qui explique que l’organisme Projet Cumulus y tient un programme pour les élèves de la première à la cinquième secondaire. La ressource est là, elle est bonne. [...] Mais avec une tragédie comme ça, on se demande toujours si c’était assez.»
Sur Facebook, le professeur à l’École de psychoéducation de l’Université de Montréal Jean-Sébastien Fallu mentionne qu’il trouve «extrêmement décevant» le rapport de Me Stéphanie Gamache.
Selon lui, la coroner aurait, entre autres, dû aborder la question de l’encadrement du marché des opioïdes. «Si le marché était régulé, encadré ou légalisé, les produits en circulation ne seraient pas autant contaminés et des décès comme celui de Mathis seraient évités», écrit-il.
Le père de Mathis semble le rejoindre sur ce point, lui qui rappelle que son fils cherchait en fait à se procurer de l’oxycodone. Il s’est plutôt fait vendre, dans la rue, un opioïde bien plus puissant, des comprimés d’isotonitazène.
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