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L'article provient de Le Journal de Montréal
Société

Prévention de la violence armée chez les jeunes: cinq fois plus d’appels à une ligne de soutien aux parents

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Photo portrait de Clara Loiseau

Clara Loiseau

2025-02-01T00:00:00Z
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De plus en plus de proches de jeunes risquant de sombrer dans la violence demandent l’aide d’intervenants de la ligne téléphonique RENFORT, qui vise à les épauler depuis plus d’un an.

« On voit une grande prise de conscience des parents. À la mort de jeunes de plus en plus jeunes, ça a impulsé un souci des parents [pour leur enfant] », constate Roselyne Mavungu, directrice générale du Centre de prévention de la radicalisation menant à la violence (CPRMV).

L’organisme s’occupe depuis juin 2023 de la ligne RENFORT, qui offre un service téléphonique aux proches de jeunes risquant de se tourner vers la violence.

Selon les chiffres obtenus par Le Journal auprès de la Ville de Montréal, les six premiers mois de vie de ce service avaient été un peu cahoteux, avec seulement une centaine d’appels faits.

« On savait que ça prendrait du temps », assure Mme Mavungu. Il fallait que le service se fasse connaître, mais aussi que la confiance s’établisse avec la communauté, poursuit-elle.

Multiplié par 5

Avec une année 2024 marquée par plusieurs événements d’une rare violence impliquant de plus en plus de mineurs recrutés par des gangs de rue, le nombre d’appels a été multiplié par cinq.

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« Si on regarde les données, on voit que notre pic d’appels a été au mois d’octobre, soit juste après le décès d’un jeune de 14 ans en Beauce dans le repaire des Hells Angels », illustre Mme Mavungu.

Pour Annie Barré, qui travaille à la ligne RENFORT depuis son lancement il y a 18 mois, cela démontre bien l’importance de ce service.

« Les parents sont de plus en plus conscients que leur jeune a une vie qu’ils ne voient pas », indique-t-elle celle qui est intervenante depuis plus de 20 ans.

Guider les parents

L’équipe de cinq intervenants, qui ont pour certains une formation en criminologie, reçoit des appels de parents qui se questionnent sur les fréquentations de leur enfant, du fait qu’il se renferme, qu’il détienne des objets coûteux ou qu’il exhibe des traces de violence, par exemple.

« Souvent on a des parents qui ont besoin de discuter, de nous rencontrer, de se sentir moins seuls, quand ils constatent que leur jeune est sur une pente glissante », ajoute l’intervenante.

Elle affirme que plusieurs parents ont déjà indiqué avoir réussi à reconnecter avec leur enfant grâce à leur aide.

Si les services sont principalement offerts par téléphone et texto, les intervenants peuvent aussi tenir des rencontres en personne. « Ça arrive de voir des parents arriver en tirant leur enfant par la main », évoque Mme Mavungu.

Alain Vaillancourt, ex-intervenant et responsable de la sécurité publique au comité exécutif de Montréal, se réjouit de voir que le travail de cette ressource porte ses fruits.

« Pour atteindre les jeunes, ce sont les parents qu’il faut rejoindre et certains ne savent pas vers qui se tourner, alors la ligne RENFORT est là pour les aider », explique-t-il.

Initialement créé pour couvrir Montréal, le service a été élargi à toute la province en septembre 2024.

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