Prête à écrire l’histoire du soccer canadien
Mylène Richard
À trois jours du premier match de la nouvelle équipe montréalaise professionnelle de soccer féminin à Toronto, la cocapitaine des Roses peine à croire qu’elle vivra un moment historique.
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«C’est vraiment excitant. Je pense qu’on ne le réalise pas encore. Au moment où l’on va mettre les pieds sur le terrain et qu’on va voir qu’il y a des milliers de spectateurs, c’est là que ça va nous frapper», a anticipé Mégane Sauvé en entrevue avec Le Journal, mercredi.
L’ailière de 26 ans a été nommée cocapitaine des Roses de Montréal en compagnie de l’attaquante Tanya Boychuk, une Albertaine qui s’exprime très bien en français.
«C’est une belle surprise, a admis Sauvé. On a tellement un bon groupe de six leaders avec des personnalités qui pourraient en faire de bonnes capitaines. Je me disais que peu importe qui aurait le brassard, ça irait bien. Mais je suis honorée.»
«D’inspirer et de faire partie de la première page de l’histoire, c’est un privilège, mais aussi une grande responsabilité», a reconnu l’ancienne des Carabins de l’Université de Montréal ayant déjà évolué au Portugal.
Ouvrir les portes
Elle est loin la petite Mégane de quatre ans qui a commencé à jouer au soccer à Saint-Hyacinthe. Les possibilités de devenir pro étaient alors pratiquement nulles, faute de modèle.
«La génération qui va commencer le foot ne va peut-être pas arrêter à 15-16 ans parce qu’il n’y a pas de futur», espère Sauvé.
Cette dernière n’est pas la plus «vocale», mais elle sait trouver le bon moment pour s’exprimer. Quant à Boychuk, son expérience avec l’équipe nationale ne nuira pas.
«Tanya a une éthique de travail, sur et hors terrain, impeccable, a remarqué Sauvé. Elle va amener les autres à le faire aussi au quotidien. Elle est très physique, elle ne craint pas d’aller au duel. Elle sait comment pousser les autres à élever leur jeu.»
Une Allemande débarque
Avant de sauter sur la pelouse du BMO Field afin d’y affronter le AFC Toronto samedi après-midi, les Roses ont accueilli mercredi une nouvelle joueuse internationale. L’Allemande Lara Schenk est une athlète de 26 ans qui a déjà joué dans la NCAA avec l’Université Harvard, ainsi que chez les pros dans son pays, en Belgique et en Espagne.
«Elle va rapidement pouvoir s’adapter à notre style de jeu. Elle est très technique et très physique, elle va vraiment fiter dans notre ADN», a assuré Sauvé après l’avoir vue à l’entraînement.
Schenk est «capable d’évoluer aussi bien en défense centrale qu’au poste de latérale, avec une préférence du côté droit, mais une réelle aisance sur son pied gauche», selon la directrice sportive Marinette Pichon.
«Sa maîtrise des deux pieds, son intelligence tactique et son bagage technique font d’elle un atout précieux pour notre ligne défensive», a-t-elle ajouté dans un communiqué.
«Je suis ravie de contribuer à ce moment historique pour le soccer féminin canadien. L’approche authentique des Roses, enracinée dans la diversité et la communauté montréalaise, résonne profondément avec mes valeurs», a pour sa part souligné Schenk, engagée dans la cause LGBTQIA+.
La relève
Par ailleurs, la présence des Québécoises Natelle Mokbel et Savannah Chenail a été confirmée au sein de l’effectif U18 des Roses, dans le cadre du programme jeunesse de la Super Ligue du Nord.
Les adolescentes de 17 ans participent aux entraînements du club et elles pourraient disputer jusqu’à deux blocs de trois matchs durant la saison.
À leur majorité, l’entraîneur Robert Rositoiu et ses adjoints devront décider de les intégrer ou non à leur formation régulière.
C’est un départ
Les activités de la Super Ligue du Nord, le premier circuit professionnel de soccer féminin au Canada, ont été lancées mercredi soir quand le Wild de Calgary a visité le Rise de Vancouver.
Quinn, qui a grimpé deux fois sur le podium olympique, a procuré une victoire de 1 à 0 au Rise en inscrivant le premier but de l'histoire de la ligue à la 21e minute de jeu.
Le match d’ouverture à domicile des Roses de Montréal aura lieu le samedi 3 mai au Centre sportif Bois-de-Boulogne, à Laval, contre le Rapide d’Ottawa. Elles seront au préalable en Colombie-Britannique, le dimanche 27 avril.