Presque tué par un chauffard, il espère pouvoir marcher à nouveau
Une longue réadaptation attend un jeune de 19 ans après une violente collision survenue à la fin juin


Antoine Lacroix
Les larmes aux yeux dans son lit d’hôpital, un jeune de 19 ans qui a été grièvement blessé par un chauffard à la fin juin, à Montréal, n’espère qu’une chose: pouvoir marcher de nouveau un jour, alors qu’une longue réadaptation l’attend.
«J’aurais pu être mort, peine encore à réaliser Dany Bolduc, rencontré à l’Hôpital général de Montréal. Je me rejoue la scène dans la tête plusieurs fois par jour pour être sûr de ne pas oublier aucun détail, quand je vais raconter ma version des faits aux policiers.»
Pour le jeune homme, qui souffre de nombreuses fractures à la hanche et au pelvis et qui affiche des éraflures à plusieurs endroits sur le corps, il est évident que ce n’était pas un accident.
La violente collision est survenue le 29 juin, peu après 22 h, sur la 75e Avenue, dans l’arrondissement de LaSalle. Il venait de passer la journée à peinturer son nouvel appartement à Châteauguay et était allé se chercher un repas au McDonald’s.

«Je ne l’ai jamais entendu arriver. Je venais de fermer la portière et je marche. Pis d’un coup, je revole. Après, je suis en dessous de son char. C’est là qu’il se met à reculer et m’écrase la jambe», relate le jeune amateur de sports, entre autres de hockey et de skateboard.

Violent impact
Bien que plusieurs jours se soient écoulés depuis les événements, il était encore possible de trouver des traces de la violence de l’impact, comme plusieurs débris au sol, lors du passage du Journal, hier.
Et les photos de la soirée tragique en témoignent également. En plus d’avoir grièvement blessé Dany Bolduc, le chauffard a percuté la voiture de la victime et trois véhicules stationnés ont été endommagés en même temps lors de l’impact.

«C’est clair qu’il devait rouler vraiment vite, mais en plus, il n’était même pas dans sa voie, tout s’est passé en sens inverse», souligne Moundher El Amraoui, le beau-frère de la victime, qui a accouru en entendant le bruit de tôle froissée.
«Au début, je n’ai même pas reconnu Dany tellement il était plein de sang», ajoute-t-il.
Un conducteur de glace
Ce qui choque encore plus le jeune blessé, c’est que jamais le conducteur n’a démontré d’empathie ou s’est excusé. Il a même pris le temps de se stationner après lui avoir roulé dessus au lieu de l’aider.
«Je me rappelle encore de sa face, il s’est penché devant moi. Il a dit : “mes brakes”, en se prenant la tête. Il a même pas essayé de m’aider ou demandé si j’étais correct, déplore Dany Bolduc. C’était de sa faute, c’était de la conduite dangereuse, même si c’était pas son intention de me blesser.»

Il a finalement été amené en ambulance à l’hôpital, où il a subi une opération de sept heures. Des vis de métal ont notamment dû être placées à différents endroits dans son corps pour stabiliser les différentes fractures.
Selon ses proches, les médecins sont confiants pour la suite des choses, mais la réadaptation pourrait prendre jusqu’à deux ans avant un retour à la normale.
«Je veux marcher... je veux marcher encore», souffle-t-il, la voix enrouée par les larmes, mais reconnaissant du travail du personnel hospitalier.
La famille veut des réponses
Dany Bolduc et sa famille souhaitent maintenant des réponses pour comprendre les circonstances de la collision et qu’une enquête soit menée en bonne et due forme pour que «la vérité sorte».
«Du côté de la police de Montréal, ce qu’on nous dit, c’est que c’est considéré comme un accident. Mais pour nous, c’est juste incompréhensible, ils ne peuvent pas juste se fier à ce que [le conducteur] a dit», laisse tomber sa mère, Denise Bolduc.
«Est-ce qu’il textait? Avait-il consommé? À quelle vitesse il roulait? Ça nous prend les faits pour qu’on puisse passer à d’autre chose. Sa vie est changée à tout jamais», dit de son côté son père, Richard Bellefeuille.
Le Service de police de la Ville de Montréal a indiqué hier que l’enquête était toujours en cours.
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