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L'article provient de Le Journal de Montréal
Justice et faits divers

Près de cinq heures d’angoisse confinés

Au lendemain de l’attaque, les étudiants racontent et le maire fait ses demandes

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Photo portrait de Nora T. Lamontagne

Nora T. Lamontagne

2022-11-13T05:00:00Z
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Même si le pire a été évité vendredi, la fusillade qui a tenu en état d’alerte le collège Montmorency, à Laval, a été un cauchemar pour les étudiants confinés. Voici ce à quoi la soirée d’angoisse a ressemblé selon les informations recueillies par Le Journal. 

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Tout commence vers 17 h 20, quand un jeune homme blessé par balle fait irruption dans l’agora du cégep et provoque une commotion. Le 911 est avisé.

Depuis quelques heures, tout le Québec est déjà sur le qui-vive en raison d’une opération policière au cégep de Saint-Jean-sur-Richelieu reliée aux menaces d’un étudiant de 19 ans. 

Au collège Montmorency, on ordonne rapidement un confinement généralisé via l’interphone. À ce moment, seuls cinq agents de sécurité, non armés, sont sur place, précise le coordonnateur des mesures d’urgence du collège, Pierre Belcourt. 

Une quarantaine de personnes présentes dans l’agora se précipitent pour se réfugier dans les classes, montrent des images de caméra de surveillance consultées par la porte-parole du cégep, Marilyn Doucet.

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Prier avec maman

Les étudiants en cours érigent des barricades avec des bureaux, s’allongent au sol, éteignent les lumières et gardent le silence pendant de longues minutes.

« La moitié de la classe s’est mise à pleurer, l’autre a été plus cynique », témoigne Darina Chechendaieva, dont le cours de psychologie a été interrompu par l’alerte. « J’ai aussi une camarade de classe qui s’est mise à prier avec sa mère, au téléphone. »

Des policiers armés les escortent ensuite jusqu’à des locaux plus grands, en attendant de pouvoir évacuer les lieux de façon sécuritaire.

« On était tous sur les nerfs, on ne savait pas ce qui se passait, si quelqu’un avait une arme », décrit Félix Vigneault, qui suivait un cours de philosophie.

Les services d’Urgences Santé sont appelés à intervenir auprès de quelques élèves victimes de malaises.

Les étudiants peuvent quitter le collège au compte-gouttes à partir de 22 h. Ils sont accueillis par des parents morts d’inquiétude qui les attendent sous la pluie battante.

« Ma fille tremblait de tout son corps quand elle est entrée dans l’auto. Ça a été traumatisant pour elle, même si ça ne s’est pas produit sous ses yeux », témoigne Maria Chechendaieva, la mère de Darina.

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Jamais pratiqué

Samedi matin, des dizaines d’étudiants sont venus récupérer leurs effets personnels abandonnés sur place. 

Malgré un plan de mesures d’urgence transmis au personnel, les étudiants n’avaient jamais fait d’exercice de confinement, confirme M. Belcourt. 


La police de Laval a précisé hier qu’elle cherchait toujours le ou les suspects derrière les coups de feu et qu’au moins une des personnes atteintes est reliée au gang de rue Flamehead Boys.

Laval veut aussi des millions pour contrer la violence armée

Le maire de Laval, Stéphane Boyer, aimerait recevoir un financement semblable à celui octroyé par Québec à Montréal pour lutter contre la violence armée afin d’offrir les meilleurs outils à son service de police.

Le gouvernement provincial prévoit investir 250 millions de dollars dans les cinq prochaines années à Montréal.

À Laval, cet argent servirait entre autres à augmenter le nombre de patrouilleurs et d’enquêteurs, souhaite M. Boyer.

L’administration lavalloise a déjà augmenté de 1,2 M$ le budget annuel alloué aux enquêtes et investi 5 M$ en prévention et 60 M$ dans la construction d’un poste de gendarmerie dans Chomedey, le secteur le plus « chaud » de l’île.

Or, « l’événement de [vendredi] soir nous ramène à la réalité. [...] On a encore du travail à faire », a indiqué le chef de police du Service de police de Laval, Pierre Brochet.

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