Près de 60% des morts à Gaza sont des femmes et des enfants, selon une estimation de l’ONU
Agence France Presse
Les Palestiniens tués dans la bande de Gaza depuis le 7 octobre sont de 56% à 60%, voire plus, des femmes et des enfants, selon une estimation statistique de l’ONU présentée mardi sur la base des chiffres du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas à Gaza.
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Cette explication en forme de mise au point intervient après que le ministre des Affaires étrangères israélien Israël Katz a une fois de plus attaqué, lundi, les Nations unies en leur reprochant de donner foi et crédit aux statistiques du mouvement islamiste palestinien dont l’attaque sanglante sur Israël a déclenché la guerre en cours à Gaza.
«Quiconque a recours à de fausses données d’une organisation terroriste pour promouvoir des accusations de meurtre rituel contre Israël est antisémite et soutient le terrorisme», a écrit M. Katz sur X en appelant une nouvelle fois à la démission du secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres.
Depuis le début de la guerre et à mesure que le bilan des morts dans les bombardements israéliens sur la bande de Gaza, pilonnée par l’armée israélienne dans des proportions jamais vues jusque-là, ne cessait de monter, la fiabilité des chiffres du ministère de la Santé de Gaza n’a cessé d’être remise en cause par les autorités israéliennes.

Les agences onusiennes font valoir, elles, que ces données sont les seules disponibles et qu’elles se sont révélées relativement exactes et précises au cours des guerres entre Israël et la bande de Gaza depuis que le Hamas y a pris le pouvoir en 2007.
Le ministère de la Santé du Hamas a annoncé mardi que l’offensive militaire israélienne avait fait 35 173 morts dans la bande de Gaza depuis le 7 octobre. Son bilan ne précise pas la proportion de combattants parmi les tués.
«Nous parlons [là] d’une estimation d’environ 35 000 morts», a déclaré mardi Christian Lindmeier, porte-parole de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) lors d’un point de presse à Genève.
«25 000 identifiés»
Sur ces 35 000 morts, «25 000 ont été identifiés» par le ministère, il s’agit de «données factuelles», auxquelles s’ajoutent «10 000 [morts] non identifiés selon une estimation répondant à une certaine logique», a ajouté M. Lindmeier.
«Sur les 25 000 identifiés, si vous regardez les chiffres [du ministère], il y avait 40% d’hommes, 20% de femmes, 32% d’enfants et [...] 8% de personnes âgées», a-t-il ajouté.
En considérant que les personnes âgées se répartissent à parts égales entre hommes et femmes, on obtient une répartition de 44% d’hommes, 24% de femmes et 32% d’enfants, soit «56% de femmes et enfants», applicable à l’estimation de 35 000 morts, a expliqué en substance le porte-parole.

Mais pour les personnes non encore identifiées, compte tenu du fait que dans les ruines des habitations détruites, «il y a une forte probabilité de trouver plutôt des femmes et des enfants parce que ce sont typiquement ceux qui restent à la maison», on arrive, «sur la base d’une projection statistique minimale» à «60% de femmes et enfants» tués.
L’attaque des commandos du Hamas le 7 octobre a entraîné du côté israélien la mort de plus de 1170 personnes, majoritairement des civils, selon un bilan de l’AFP établi à partir de données officielles israéliennes. Plus de 250 personnes ont été enlevées durant l’attaque et 128 restent captives à Gaza, dont 36 sont mortes, selon l’armée.