Près de 30 ans après avoir incarné Satan dans «L’avocat du diable», Al Pacino revient à l’horreur en incarnant un exorciste dans le film «The Ritual»


Bruno Lapointe
En portant à l’écran l’histoire véridique ayant inspiré le classique de l’horreur L’Excorciste, le cinéaste David Midell savait qu’il se frottait à quelque chose de sacré. D’intouchable, presque. Et c’est nul autre qu’Al Pacino qui a réussi à le rassurer quand la pression devenait insoutenable. «Il m’a donné la confiance nécessaire pour compléter mon film», confie le réalisateur de The Ritual.
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«Je suis sur le spectre de l’autisme, alors faire un film de cette envergure est un défi en soi; c’est un environnement très stressant et intimidant, où la pression est constante. Al Pacino a été incroyablement positif, enthousiaste et m’a démontré énormément de soutien. Son attitude a fait toute la différence», poursuit David Midell en visioconférence avec Le Journal.
Le cinéaste ne le cache pas: jamais il n’aurait cru qu’Al Pacino accepterait le rôle du prêtre Theophilus Riesinger, un homme de foi chargé d’exorciser une femme possédée par un démon. Et pourtant, c’est David Midell qui a réussi à convaincre l’acteur de renouer avec le cinéma d’horreur, près de 30 ans après le film L’avocat du diable.
«Je l’espérais, évidemment, mais je ne croyais pas qu’un acteur de son statut – il est quand même une légende! – accepte notre proposition. Alors je n’avais aucune attente», avance-t-il.

«J’étais extrêmement intimidé à l’idée de le rencontrer. Mais il s’est présenté avec le scénario complètement annoté – il l’avait lu plusieurs fois – pour en discuter et, en quelques minutes à peine, j’ai senti que nous étions devenus des égaux: deux artistes passionnés en pleine création. Et sur le plateau, il traitait tout le monde avec autant de respect et de considération», poursuit le cinéaste.
Exorcismes répétés
C’est ainsi que David Midell a pu porter à l’écran l’histoire véridique d’Emma Schmidt, une Américaine ayant subi des exorcismes répétés entre l’âge de 14 et 46 ans au début du 20e siècle. Son cas demeure à ce jour le plus documenté en matière de possession diabolique, ayant fait l’objet de différents reportages et de diverses analyses au fil des ans.
Les œuvres de fiction n’ont pas tardé à s’en approprier les grandes lignes; l’auteur William Peter Blatty a, entre autres, trempé sa plume dans le cas d’Emma Schmidt pour ébaucher celui de Regan McNeil, personnage principal du roman culte L’Exorciste. Mais attention: le traitement qu’offre David Midell à cette histoire est bien différent de celui préconisé par William Friedkin pour l’adaptation cinématographique de L’Exorciste, en 1973.
En d’autres mots, oubliez la célèbre scène de régurgitation par projectile et de tête rotative.
«En travaillant sur mon film, j’ai dû me rappeler de revenir aux faits et de les traiter de la manière la plus réaliste et la plus solide possible pour rendre hommage aux personnes qui ont été impliquées à l’époque. Des gens se sont rassemblés et ont pris de grands risques pour tenter d’alléger les souffrances d’une femme. C’est cette histoire-là, humaine, que je voulais raconter», indique David Midell.
Le film The Ritual est présentement à l’affiche.