Près de 200 000 travailleurs de la construction en vacances: «C’était quand même intense comme année»
Plus de huit travailleurs et employeurs sur dix vont laisser leur chantier en fin de journée pour aller se reposer loin du brouhaha des engins
Francis Halin
Près de 200 000 travailleurs de la construction partiront en vacances cet après-midi au Québec, même si certains resteront sur des chantiers.
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«Je pars deux semaines. C’était quand même intense comme année. J’aurai la tête tranquille», souffle David Beaulieu, un charpentier-menuisier de 35 ans accroché aux abords de condos en construction sur Le Plateau-Mont-Royal. Jeudi dernier, l’Alliance syndicale a voté à 83% pour l’entente de principe dans le secteur résidentiel.
Cette année, plus de 192 603 chèques de vacances, totalisant 646M$, ont été remis par la Commission de la construction du Québec (CCQ), qui les a distribués plus tôt que prévu pour éviter des pépins de grève à Postes Canada.
L’an passé, le nombre de salariés était de 197 887 (+0,1% par rapport à 2023). On travaillait en moyenne 1066 heures (+0,9% en comparaison à l’année d’avant).
Pas de vacances
Mais si 80% des travailleurs et des employeurs sont en congé jusqu’au 4 août prochain, d’autres ne feront pas relâche et garderont le fort.
Sur le chantier Bonaventure à Montréal, Marco-André Tolosa Stuardo, un charpentier-menuisier de 22 ans qui fait du coffrage, est l’un d’eux. Il a un objectif en tête.
«Je ne veux pas prendre des vacances et gaspiller mon argent. Je souhaite m’acheter une maison», mentionne le jeune homme, qui adore son métier.
«On est assez en vacances l’hiver, donc je n’ai pas besoin d’en prendre l’été», affirme aussi Denis Mercier, un signaleur de 59 ans, le sourire aux lèvres.
D’après Céline Galophe, porte-parole d’Eurovia Québec, la période de six mois pour les travaux de pavage est déjà assez courte au Québec pour venir y gruger deux semaines.
«C’est la même chose pour les écoles. Lorsqu’elles arrêtent, il y a des travaux que l’on peut faire», résume-t-elle.
• Regardez aussi ce podcast vidéo tiré de l'émission de Isabelle Perron, diffusée sur les plateformes QUB et simultanément sur le 99.5 FM Montréal :
Pénurie de main-d’œuvre
À l’Association des professionnels de la construction et de l’habitation du Québec (APCHQ), on s’attend à une reprise soutenue cette année.
«On a plus de 40 000 logements locatifs en construction au Québec. On est près du nombre record de 2022», note David Goulet, directeur du service économique de l’organisation.
Il dit que les tarifs pourraient finir par affecter la demande si les gens sont plus serrés financièrement.
Alors qu’Hydro-Québec veut embaucher 55 000 travailleurs de la construction par année pour ses grands projets, David Goulet ne craint pas encore de perdre de bras.
«Dans le résidentiel, on peut travailler à de plus courtes distances et être plus présent avec sa famille. Il y a souvent plus de polyvalence. C’est moins répétitif», conclut-il.
Métiers en forte demande
- Charpentiers-menuisiers
- Électriciens
- Ferblantiers
- Tuyauteurs et soudeurs
- Mécaniciens en protection-incendie
- Opérateurs d’équipement lourd
- Manœuvres spécialisés
- Couvreurs
- Poseurs de revêtements souples
- Frigoristes (mécaniciens en réfrigération)
(Source: Rapport 2025-2029 de la Commission de la construction du Québec [CCQ])
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