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L'article provient de TVA Nouvelles
Affaires

Près de 160 000 travailleurs de la construction pourraient recevoir un chèque de 330$, et voici comment l’obtenir

Ils peuvent être indemnisés en lien avec une grève illégale qui a eu lieu en octobre 2011

Des représentants de l'Inter escortent un travailleur vers la sortie d'un chantier de construction à Québec, le 24 octobre 2011.
Des représentants de l'Inter escortent un travailleur vers la sortie d'un chantier de construction à Québec, le 24 octobre 2011. Jean-François Desgagnés
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Photo portrait de Jean-Louis Fortin

Jean-Louis Fortin

2025-04-15T04:00:00Z
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Près de 160 000 travailleurs de la construction québécois pourront obtenir un chèque d’environ 330$ pour compenser leur salaire perdu lors d’une grève illégale en octobre 2011.

À partir du 16 avril, ils pourront demander d’être dédommagés par la FTQ-Construction et le Conseil provincial du Québec des métiers de la construction (l’Inter).

Des représentants de ces deux centrales syndicales, les plus importantes au Québec dans le domaine de la construction, avaient été impliqués dans la fermeture des chantiers en octobre 2011. Ils protestaient contre le projet de loi qui a aboli le placement syndical, mis en lumière à la commission Charbonneau.

À l’époque, les perturbations avaient été fortement médiatisées. Des mégachantiers comme celui du Centre universitaire de santé McGill (CUSM), à Montréal, ou celui de la Romaine, sur la Côte-Nord, avaient même été paralysés.

En juin 2020, à la suite d’une demande d’action collective, la Cour supérieure avait condamné la FTQ-Construction à dédommager les travailleurs en lien avec la journée de grève du 25 octobre 2011.

Le juge Lukasz Granosik avait tranché que la FTQ-Construction avait «commis une faute d’omission en n’appelant pas ses membres au retour au travail immédiatement dès le début des perturbations et au plus tard le lundi 24 octobre 2011, mais seulement le lendemain, alors qu’une grève illégale était en cours pour la troisième journée consécutive».

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• Regardez aussi ce podcast vidéo tiré de l'émission d’Isabelle Maréchal, diffusée sur les plateformes QUB et simultanément sur le 99.5 FM Montréal :

Chacun doit s’inscrire

Toutefois, aucune somme n’a été déboursée à ce jour, car les procédures judiciaires ont continué.

Depuis, l’Inter a été déclaré solidairement responsable avec la FTQ-Construction de dédommager les travailleurs. Chacun d’entre eux recevra la même somme, soit environ 330$, basée sur une journée de travail de 8 heures, après diverses déductions, dont les honoraires des avocats impliqués.

Aussi, la Cour d’appel a ordonné que le recouvrement des sommes perdues soit fait sur une base individuelle plutôt que collective.

Cela complexifie un peu le processus pour les travailleurs, qui devront s’inscrire en ligne au www.ftq-inter.ca et se faire assermenter.

Toutefois, l’ampleur du montant en vaut la peine, estime Me David Bourgoin, un des avocats qui a piloté l’action collective.

«Dans le contexte économique actuel, ça va peut-être inciter plus de gens à aller chercher ce montant-là», dit-il.

Même les retraités

Difficile de dire combien de travailleurs voudront réclamer leur dû. Me Benoît Gamache, un autre des avocats derrière le recours, explique qu’«entre 60 000 et 80 000 courriels et des dizaines de milliers de SMS» doivent être envoyés dès mercredi aux travailleurs dont les coordonnées ont pu être trouvées dans les bases de données de la Commission de la construction du Québec (CCQ).

Il précise que les travailleurs peuvent être dédommagés même s’ils étaient représentés par d’autres syndicats que la FTQ-Construction et l’Inter et même s’ils sont aujourd’hui retraités.

Lundi, la FTQ-Construction et l’Inter n’ont pas souhaité émettre de commentaires, puisque le processus judiciaire est toujours en cours. Les deux centrales syndicales auront la possibilité de contester certaines réclamations sur une base individuelle.

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