Premier spectacle solo: la «Pelote» bien ficelée de Michelle Desrochers

Avec son ton calme et inoffensif, Michelle Desrochers attendait au détour, mardi soir, le public du Gesù avec des blagues assassines et bien tournées.

L’humoriste, dont le personnage d’une dame d’un certain âge qui a élu domicile dans son corps pour lui faire dire des affaires comme «pas de café l’après-midi, sinon je ne dormirai pas de la nuit» et «on les as-tu les beaux hommes au Québec, dommage qu’on ne peut plus leur pogner le cul», présentait à Montréal la première médiatique de son premier spectacle solo, Pelote.

Sur scène, «Matante Mitch», qui se réveille parfois sans souvenirs de la veille avec un mouchoir dans la manche, les lèvres pleines de porto en train de jouer sur son iPad, a démontré un calme désarmant – elle n’a pas besoin de parler fort ou de faire des steppettes pour que ses blagues atteignent leurs cibles.

Improvisatrice hors pair, l’humoriste, qu’on sentait prête à rebondir aux commentaires de la salle, s’est beaucoup amusée avec son public tout au long de la soirée, interagissant beaucoup avec lui, lui faisant des regards complices, le nommant, lui demandant son avis.

«Cependant, entre deux jokes de graines»

À travers les apparences de blagues et d’anecdotes niaiseuses, comme la fois où elle est allée aux toilettes et qu’une spectatrice a ouvert la porte de sa cabine la regardant dans les yeux, le smoked meat et les yeux... ce à quoi Michelle a répondu «y a quelqu’un...», l’humoriste aborde des sujets plus sérieux comme le divorce de ses parents, la solitude et le décès de son grand-père René.

Ce dernier a d’ailleurs lui-même fait imprimer une photo grandeur nature pour ses obsèques, afin de faire une dernière blague à ses proches.

L’ex-participante de Big Brother Célébrités, dont les études en littérature la rendent habile pour glisser un «cependant» «entre deux jokes de graines», parle aussi d’hypersexualisation – elle voulait que Macaroni tout garni se trouve une chienne – et de ses problèmes d’argent, en plus de s’interroger sur certains métiers.

Les optométristes qui en profitent pour montrer leurs photos de vacances aux patients pris dans le «rack à face», sa peur grave des courtiers immobiliers qu’elle pense possédés du diable et les arpenteurs géomètres qui, selon elle, doivent écouter Trouver Némo sur leur gros télescope.

Relativement court, drôle et juste assez, Pelote est un spectacle convivial où de nombreuses personnes ont eu du mal à reprendre leur souffle mardi soir. Le titre de cet opus fait bien entendu référence au tricot, le passe-temps de son alter ego. C’est d’ailleurs un tapis rose tricoté qui a accueilli le public dans la salle. Les pattes de son tabouret étaient aussi recouvertes de laine, tandis qu’une pelote de laine en néon faisait office de décor.

C’est aussi une dame d’un certain âge qui a lu les consignes d’usage avant le début du spectacle, alors que Jessica Chartrand s’est chargée d’ouvrir la soirée.

Michelle Desrochers, qu’on peut voir en semaine à l’animation de Taxi payant, tourne actuellement Pelote à travers la province. Elle reviendra à Montréal en décembre. Pour toutes les dates, consultez son site internet.