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L'article provient de Le Journal de Québec
Justice et faits divers

Gestes à caractère sexuel: premier procès pour «Roland de Québec»

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Photo portrait de Kathleen Frenette

Kathleen Frenette

2021-11-15T17:36:13Z
2021-11-16T02:59:32Z
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Gilles (prénom fictif) n’oubliera jamais l’année de ses 14 ans parce que cet été-là, il a eu la chance de voir le cirque Gatini et ses éléphants, mais son plaisir aurait été gâché lorsqu’il a croisé la route de Roland Lachance. 

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L’homme de 89 ans, surnommé « Roland de Québec » est un photographe qui, au fil des décennies, a accumulé des milliers de clichés allant d’Elvis Presley à Céline Dion. 

En 1977, il se baladait aux quatre coins de la province avec le cirque et une femme clown pour prendre en photos les enfants et l’artiste foraine. 

Selon le témoignage de Gilles, aujourd’hui âgé de 59 ans, le jour où il a rencontré Lachance (dont il ignorait le nom), ce dernier lui aurait offert 10 $ en échange de son aide. Il devait alors tenir une pancarte pour faire la promotion des photos. 

Masturbation et fellation

Vers l’heure du midi, il a suivi le photographe « à sa roulotte », et, à cet endroit, Lachance aurait « photographié son pénis », il se serait masturbé et aurait fait une fellation au jeune adolescent. 

Jamais Gilles n’a refusé quoi que ce soit, comme l’a relevé lundi l’avocat de la défense, Me François Cauchon, dans le cadre de ses plaidoiries au palais de justice de Québec, tout en soulignant qu’en 1977, « l’âge de consentement était de 14 ans ». 

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« Après, je suis parti. J’étais estomaqué, figé. Je ne comprenais pas ce qui venait de se passer. Je ne comprends même pas pourquoi je me suis laissé faire comme ça », a révélé Gilles, en réponse aux questions du poursuivant, Me Michel Bérubé, qui a rappelé en plaidoiries qu’un « consentement se devait d’être communiqué », ce qui ne semble pas avoir été le cas. 

À la suite à cet événement, Gilles a enfoui son secret ; puis, un jour, il a vu à la télévision qu’un certain Roland Lachance était honoré pour ses cinquante ans de carrière photographique. 

« Je l’ai reconnu tout de suite, pis ça m’a chamboulé. Je n’ai jamais oublié ce moment-là. Je ne pense pas d’ailleurs que ça puisse s’oublier », a-t-il dit en étouffant un sanglot. 

Négation générale

Témoignant pour sa défense, Roland Lachance a, dès le départ, nié en bloc les accusations d’attentat à la pudeur et de grossière indécence ainsi que l’histoire racontée par Gilles puis, petit à petit, il a corroboré plusieurs faits en les attribuant plutôt au maître de cérémonie de l’époque. 

« Je me rappelle qu’il lui a fait une pipe devant moi, dans ma roulotte, mais, vous savez, le maître de cérémonie, y’était pas grand pis pas ben gros. Le jeune, y’aurait pu se défendre », a dit l’homme muni d’un appareil pour pouvoir entendre les débats.

Le juge Steve Magnan rendra sa décision à la fin du mois de janvier. Le 30 novembre, Roland Lachance sera toutefois de retour au tribunal puisqu’il doit subir un deuxième procès lié à une autre victime.

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