Premier match avec le Rouge et Or: il réalise son rêve, qui a pris forme en regardant un match de soccer de sa sœur


Richard Boutin
Un premier match dans les rangs universitaires comporte toujours un cachet spécial et c’est encore plus vrai quand tu y rêves depuis l’âge de huit ans, après avoir assisté à un tournoi de soccer de ta sœur.
Sous les projecteurs et devant une foule de plus de 15 000 spectateurs, le receveur Manny Thibert vivra son baptême des rangs universitaires alors que le Rouge et Or de l’Université Laval accueillera les Redbirds de McGill samedi, à l’occasion de son premier match de la saison.
Thibert se souvient exactement du moment où son rêve de porter les couleurs du Rouge et Or a pris naissance. «En famille, nous étions au PEPS pour assister à un tournoi de soccer de ma sœur, a raconté le natif de la région de Montréal, qui était alors âgé de huit ans. J’avais été dans la zone des buts et pris une photo en disant à mon père qu’un jour j’allais jouer ici.»
«J’étais tellement impressionné par les infrastructures, de poursuivre le produit du campus Notre-Dame-de-Foy. À l’époque, je pensais que l’Université Laval était située à Laval. Mon rêve va se réaliser, samedi, contre McGill.»
Un poste de partant en bonus
Promu partant en raison de l’absence de Guillaume Cauchon, blessé à un genou en fin de match à la Coupe Vanier, Thibert a hâte de fouler le terrain. «Ça va être quelque chose, ma première rentrée avec les partisans qui nous donnent tant d’amour. L’an dernier, l’accueil et la rentrée des joueurs me donnaient des frissons même si j’étais seulement sur le banc.»
À sa deuxième saison à Laval, Thibert n’a pas joué un match l’an dernier, mais il n’a pas perdu son temps. «Parce que j’avais plus de temps que les réguliers, j’ai passé de longs moments dans le gymnase. Je suis plus sérieux et j’ai pris 15 livres sans perdre ma vitesse. On m’avait recruté au départ uniquement comme retourneur, mais je voulais prouver que je pouvais jouer comme receveur aussi.»
Ses efforts ne sont pas passés inaperçus. «Sa progression est incroyable, a louangé le coordonnateur offensif Justin Éthier. Il n’était pas prêt en 2024, mais c’est fou sa progression comme receveur. On l’avait recruté au départ parce qu’il nous avait impressionnés comme retourneur.»
Exploit digne de mention
Au fil des ans, les joueurs revenant des écoles préparatoires américaines ou canadiennes qui ont percé l’alignement du Rouge et Or dès le premier match sont très rares, notamment parce qu’ils sont plus jeunes que leurs coéquipiers qui sortent du réseau collégial.

«Ce fut une belle surprise quand j’ai vu l’alignement jeudi soir, a avoué le secondeur Philippe Robert, qui a évolué à McCallie, au Tennessee, au cours des deux dernières années. On veut tous jouer, mais j’étais réaliste et je gérais mes attentes. J’étais là pour apprendre. Ce n’est pas la normalité d’être habillé à 19 ans.»
Engagé sur le tard parce qu’il conservait l’espoir de recevoir une offre dans la NCAA, Robert n’a pas participé au camp de printemps. «Mathieu [Bertrand] a l’œil sur moi depuis ma sélection avec l’équipe du Québec, mais je lui avais dit de ne pas me garder une place dans le groupe de secondeurs parce que je n’étais pas prêt à faire mon choix. Quand j’ai pris ma décision, j’étais conscient qu’il y avait un gros groupe de secondeurs, mais je savais ce que je pouvais apporter. Mathieu m’a dit: “On va t’accueillir les bras ouverts si tu veux t’essayer.”»
Le hockey terminé
Parti en Ontario, où il a poursuivi ses deux passions, le hockey et le football, avec le Collège St.Andrew, le receveur Félix Auger sera lui aussi en uniforme. «C’est vraiment le fun et une belle surprise. J’étais le plus vieux en Ontario et je suis maintenant le plus jeune. Les vétérans m’aident. C’est certain qu’il va y avoir des papillons, mais je vais tenter de rester dans le moment présent et ne pas me perdre en pensant aux distractions.»

Auger a fait une croix sur le hockey compétitif. «J’ai jugé que j’avais plus d’opportunités au football dans le futur, a-t-il expliqué. Mon entraîneur de position en Ontario était Kamau Peterson, un ancien coéquipier de Mathieu Bertrand avec Edmonton. Ce fut une belle expérience de vie. Natif de Québec, c’est clair que je voulais jouer à Laval.»