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L'article provient de Le Journal de Montréal
Monde

Poutine, Trump et le parti républicain

Lors d’une rencontre en 2018, Vladimir Poutine serre la main de Donald Trump.
Lors d’une rencontre en 2018, Vladimir Poutine serre la main de Donald Trump. Photo d'archives, AFP
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Photo portrait de Normand Lester

Normand Lester

2022-03-23T09:00:00Z
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Lorsque les forces armées russes ont envahi l’Ukraine il y a un mois, Trump a fait l’éloge de son alter ego du Kremlin. Pour lui, l’invasion de l’Ukraine par Poutine était « avisée » et même « géniale », ajoutant que le dictateur russe était « intelligent » : « Il s’empare d’un pays, littéralement, un endroit vaste, vaste, un grand morceau de terre avec plein de gens, et il n’a qu’à marcher dedans. »

Toujours aussi ignare, Trump s’est lamentablement trompé au sujet de l’extraordinaire détermination des Ukrainiens qui veulent simplement se rapprocher de l’Occident.

Il a passé quatre ans à se porter à la défense de celui que Biden appelle un « criminel de guerre ». Au sommet d’Helsinki de 2018, on a demandé à Trump s’il croyait les services de renseignements américains ou Poutine, au sujet de l’ingérence russe dans les élections de 2016. 

Il a répondu que Poutine était « extrêmement fort et puissant dans son déni », ajoutant qu’il ne « voyait aucune raison » pour laquelle la Russie serait intervenue.

  • Écoutez Normand Lester au micro de Mario Dumont sur QUB Radio :

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L’idéologie anti-russe

Trump a aussi aidé Poutine contre l’Ukraine lorsqu’il était au pouvoir. La procédure en destitution contre lui de 2019 a été engagée parce qu’il avait refusé 391 millions de dollars d’aide militaire à l’Ukraine, à moins que le président Zelensky eût trouvé des saletés politiques sur Joe Biden qui auraient pu l’aider électoralement.

Les images insoutenables de l’Ukraine ont ravivé l’idéologie antisoviétique et anti-russe traditionnelle du parti républicain. Les élus et les responsables du GOP prennent leur distance du maître de Mar-a-Lago. Jusqu’à quel point la guerre d’Ukraine va-t-elle le marginaliser ?

Le grand ami de Trump, le sénateur Lindsey Graham, est même allé jusqu’à dire que Poutine devrait être assassiné. L’ancien vice-président Mike Pence a déclaré qu’il n’y avait pas de place dans le parti pour les « apologistes de Poutine ».

Pourtant de fervents partisans de Trump, comme les représentants républicains d’extrême droite Madison Cawthorn et Marjorie Taylor Greene et, dans une moindre mesure, Tucker Carlson de Fox News, continuent d’appuyer Poutine et de dénoncer Zelensky.

Cela a amené l’ancien candidat républicain à la présidence, le sénateur Mitt Romney, à dénoncer Fox News où, selon lui, animateurs et invités se font les courroies de transmission de la désinformation russe. À tel point que le réseau a mérité l’éloge du ministre russe des Affaires étrangères Lavrov.

Biden, de l’Afghanistan à l’Ukraine

Poutine a été enhardi par l’indifférence sympathique de Trump dans sa volonté de reprendre pour la Russie le terrain perdu. Les administrations Obama et Bush y sont aussi pour quelque chose. 

Sous Obama, Poutine a annexé la péninsule de Crimée en 2014 et a pris le contrôle de l’Est russophone de l’Ukraine, n’entraînant qu’une molle réprimande et des tapes sur les doigts des États-Unis et de l’Occident. Comme son annexion d’une partie de la Géorgie, six ans plus tôt sous Bush.

Le retrait catastrophique des États-Unis de l’Afghanistan et les déclarations répétées de Biden selon lesquelles les États-Unis en avaient fini avec des engagements militaires à l’étranger ont probablement convaincu Poutine que c’était le moment ou jamais d’agir.

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