La Russie lance l'invasion: ce qu'il faut savoir sur la crise en Ukraine

AFP
Situation sur le terrain, tractations diplomatiques, principales déclarations: le point sur la crise russo-ukrainienne.
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Poutine déclenche une « opération militaire »

Le président russe Vladimir Poutine a enclenché jeudi une opération militaire en Ukraine pour défendre les séparatistes de l’est du pays.
«Nous nous efforcerons d’arriver à une démilitarisation et une dénazification de l’Ukraine», a-t-il dit.
Le Kremlin a précisé que cette opération ayant pour objectif l’imposition d’un «statut neutre» à l’Ukraine durerait le temps nécessaire, en fonction de ses «résultats» et sa «pertinence».
Invasion «de grande ampleur»

Le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kouleba, a de son côté annoncé le début d’une «invasion de grande ampleur de la Russie».
Cette opération vise à «détruire l’État ukrainien, s’emparer de son territoire par la force et établir une occupation», a renchéri son ministère.
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Bombardements et forces terrestres

L’armée russe a affirmé avoir détruit 74 installations militaires, dont 11 aérodromes dans le pays, ainsi que 18 stations radars des systèmes de défense antimissile, des déclarations invérifiables.
Les Russes ont conquis un aéroport militaire situé à une quarantaine de kilomètres de Kiev, a reconnu le président ukrainien Volodymyr Zelensky.
Selon le ministère russe de la Défense, les séparatistes prorusses à l’offensive contre l’armée ukrainienne dans l’Est et sous le couvert de bombardements russes ont « progressé de 7 kilomètres » dans leur attaque.
Des forces terrestres russes ont pénétré dans la région de Kiev à partir du Bélarus pour mener une attaque sur des cibles militaires, selon Kiev.
Des combats sont également en cours près d’un dépôt de déchets nucléaires de la centrale de Tchernobyl.
L’Ukraine déplore des dizaines de morts

Au moins 40 soldats et une dizaine de civils ont été tués, selon Kiev.
Les autorités de la région d’Odessa ont par ailleurs indiqué que 18 personnes avaient été tuées dans un village par des frappes, sans qu’on sache si ces victimes avaient été comptabilisées dans le bilan global.
Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a dit craindre un nombre massif de victimes.
L’armée ukrainienne a également affirmé avoir abattu cinq avions et un hélicoptère de l’armée russe et avoir tué une cinquantaine « d’occupants russes » dans l’est du pays.
Puissantes explosions
L’aéroport de Ivano-Frankivsk en #Ukraine est bombardé ce matin. pic.twitter.com/1SSaNEKZUv
— Andreï VAITOVICH (@andreivaitovich) February 24, 2022
Une série d’explosions ont été entendues à Kiev, où les sirènes d’alarme anti-bombardement ont retenti.
Explosions également à Kramatorsk, ville dans l’est qui sert de quartier général à l’armée ukrainienne, à Kharkiv, deuxième ville du pays située près de la frontière russe, à Odessa, sur la mer Noire, ainsi qu’à Marioupol, plus grande ville ukrainienne proche de la zone de front.
Pas de participation de l’armée bélarusse
Le président bélarusse Alexandre Loukachenko a affirmé que les troupes de son pays « ne prennent aucune part » à l’opération russe.
Selon Kiev, la Russie se sert du territoire bélarusse pour son invasion.
Condamnations en cascade

Les États-Unis, l’OTAN, l’Union européenne, l’Allemagne, la France, le Royaume-Uni, l’Italie, le Japon, la Finlande, la Suède, la Turquie, entre autres, ont condamné l’attaque.
Les États-Unis déposeront jeudi un projet de résolution sur la table du Conseil de sécurité de l’ONU condamnant la Russie pour sa «guerre» en Ukraine.
De son côté, la Chine dit qu’elle «comprend les préoccupations» de la Russie.
Réunions diplomatiques
Le Comité des ministres du Conseil de l’Europe tiendra une «réunion extraordinaire» jeudi après-midi.
Les dirigeants des 27 pays de l’UE doivent se réunir en sommet jeudi soir.
L’OTAN a activé des plans de défense et prévoit vendredi un sommet en visioconférence.
Promesses de sanctions «massives»

Le premier ministre britannique Boris Johnson a averti que les Occidentaux imposeraient des sanctions « massives » contre la Russie.
L’UE prépare un nouveau train de sanctions qui est le « plus sévère jamais mis en oeuvre », selon son chef de la diplomatie Josep Borrell.
La Russie a promis une réplique « sévère » aux sanctions.
Tempête sur les marchés

Le prix du baril de pétrole a dépassé les 100 dollars jeudi pour la première fois en plus de sept ans.
La chute des Bourses européennes s’accélérait en milieu de journée, perdant jusqu’à 5 %.
Le prix des céréales a atteint des niveaux records sur le marché européen, avec un pic totalement inédit pour le blé à 344 euros la tonne sur Euronext.