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L'article provient de Le Journal de Montréal
Opinions

Poutine ne représente en rien ce qu’est vraiment la Russie

Photo d'archives, AFP
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Yvan Giguère, Ex-étudiant en littérature, Saguenay

2022-04-10T09:00:00Z
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Lors de mes années d’études en arts et littérature à l’université, j’avais un cours de théâtre dans lequel on suivait la méthode Stanislavski. Il s’agissait d’un théâtre corporel basé sur les émotions enfouies en nous. Konstantin Stanislavski fut un grand homme de théâtre russe qui a influencé le réputé Actors Studio de New York. Al Pacino et Robert De Niro se sont notamment réclamés de la méthode Stanislavski. Ce n’est pas peu dire.

Puis, pour l’étude des grands classiques de la littérature, ce fut pour moi Tchekhov, grand dramaturge russe. Vous dire que je fus bercé par la culture russe à l’université ne serait pas exagéré. 

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Aujourd’hui, à l’heure de la guerre en Ukraine, les Russes sont pointés du doigt par le monde entier. Mais le peuple russe n’est pas Poutine. Poutine n’est pas l’âme russe. Il ne représente en rien la culture de ce peuple !

Des points communs avec nous

Lors d’un séjour en France en 1988, dans le cadre des jumelages d’Angoulême avec plusieurs villes du monde, j’ai eu le bonheur de rencontrer des jeunes étudiants qui s’intéressaient au théâtre comme moi.

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Des Russes et des Allemands. Vous dire les beaux échanges qu’on a eus ensemble...

J’avais même perçu de nombreux points communs entre eux et les Québécois. Ils rêvaient de justice sociale et de liberté.

Il va sans dire qu’on a refait le monde dans les petits bars et les cafés d’Angoulême.

Les Russes et les Allemands parlaient français, mieux que l’anglais, d’ailleurs. Les Russes m’ont particulièrement interpellé. Ils m’ont même ému.

Ils critiquaient haut et fort les dictateurs de l’histoire de la Russie. Mais ils se sentaient plus libres sous le règne de Gorbatchev.

Je me demandais comment, au fil du temps, les Russes, autant assujettis au totalitarisme de leurs dirigeants politiques, arrivaient à devenir de grands et grandes artistes ; écrivains, musiciens, danseurs, etc. Le tragique et le sublime se côtoient dans la culture russe.

J’ai fraternisé avec les Russes présents à Angoulême comme je l’ai rarement fait par la suite avec quiconque.

Sous l’emprise d’un dictateur

Mais voilà qu’aujourd’hui, ce peuple qui m’a tant ému se retrouve enfermé à double tour sous l’emprise d’un dictateur froid et rancunier.

Voilà des Russes plus que jamais prisonniers d’un régime qui les opprime. Un régime qui leur enlève leur dignité, leur droit de parole. Un peuple en guerre bien malgré lui.

Voilà des Russes qui, dans leur désarroi face à cette guerre en Ukraine, essaient de nous tendre la main et de nous dire : nous ne sommes pas d’accord avec cette guerre, nous sommes comme vous, des humains qui rêvent de fraternité. 

Photo Courtoisie
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Yvan Giguère, ex-étudiant en littérature, Saguenay

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