Poutine : l'impuissance de l'Occident

Mario Dumont
Joe Biden, Emmanuel Macron, Boris Johnson ou Justin Trudeau, les leaders de l’Occident n’ont pas été tendres avec Vladimir Poutine. « Despote », « violation du droit international », « acte de guerre », « sanctions dévastatrices », vous avez entendu des propos extrêmement fermes.
Malheureusement, ce sont largement des mots vides. Ce sont des formules étudiées pour faire un effet dramatique, théâtral, mais qui dans la réalité cachent une terrible impuissance. Depuis 10 ans, nous avons regardé faire Poutine. Et alors qu’il commet l’impensable... on continue à le regarder faire.
Vladimir Poutine a lancé une attaque tous azimuts sur l’Ukraine. Oubliez son histoire de défense de deux provinces prorusses. Il n’y a plus de doute sur ses visées expansionnistes et sa volonté de soumettre l’Ukraine.
Où s’arrêtera-t-il ?
Si sa campagne militaire en Ukraine se traduisait en un immense succès, où s’arrêterait-il ? Si cette campagne lui permettait de prendre le contrôle de l’Ukraine en peu de temps et avec un minimum de pertes, résisterait-il à la tentation d’étendre ses gains à d’autres territoires ?
La plupart des experts s’entendent pour dire que ce serait fou de sa part de faire cela. Les autres pays de la région faisant partie de l’OTAN, il forcerait les pays de l’OTAN à entrer en guerre contre lui, dont les États-Unis.
Attention, la plupart affirmaient que jamais Poutine n’oserait envahir l’Ukraine comme il le fait aujourd’hui. Cela ne signifie pas que ces experts jugent mal la situation géopolitique. Cela signifie simplement qu’ils ont mal saisi la psychologie du nouveau tsar.
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Le tsar
Poutine avance en âge, il dirige son pays depuis près d’un quart de siècle. Il semble arriver au point où il ne suit plus une logique économique ou politique. Il veut laisser sa trace dans l’Histoire comme le conquérant qui a amorcé la reconstruction de l’empire russe. Un Pierre le Grand des temps modernes.
De ce point de vue, nos sanctions économiques coulent sur lui comme l’eau sur le dos d’un canard. Il les avait déjà escomptées. Cela ne veut pas dire qu’elles ne font pas mal à l’économie russe. Mais pour l’instant, il a lancé un engrenage d’événements pour imposer sa puissance militaire. L’économie passe après.
Nos dirigeants se limitent à parler de sanctions économiques parce que nos pays riches et confortables veulent se laver les mains d’une action militaire pour arrêter Poutine. Désolé, mais il y a une bonne part de pensée magique là-dedans.
Si Poutine décide d’attaquer un autre pays après l’Ukraine, ce sera un membre de l’OTAN. Nous nous retrouvons automatiquement en guerre puisqu’en tant que signataires de l’OTAN, nous avons une obligation de défendre un membre qui se voit attaqué par une puissance ennemie.
Et même si Poutine décidait de se limiter à l’Ukraine, sa présence sur ce territoire rendrait nerveux une bonne dizaine de pays qui sont tout près. Toute la partie est de l’Europe serait déstabilisée et réclamerait notre soutien.
Poutine fait un calcul : les pays occidentaux sont lâches, ils ne s’en mêleront pas. Aura-t-il raison ?
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