Poutine et la Russie ne sont même pas gênés

Moscou en a rajouté vendredi en confirmant avoir frappé Kyïv, la veille, en pleine visite du secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres, un geste qualifié d’« inhumain » par l’Occident.

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« C’est une brutalit froide et dépravée », a affirmé le porte-parole du Pentagone, John Kirby, selon Reuters.

Ce premier bombardement à Kyïv depuis la mi-avril s’est produit alors que M. Guterres, en Ukraine pour la première fois depuis le début de la guerre, se trouvait dans la capitale.

« Les forces russes ont détruit avec des armes de haute précision de longue portée les ateliers de l’entreprise spatiale Artem dans la ville de Kyïv », a indiqué le ministère russe de la Défense.

Les frappes ont fait au moins un mort, Vira Ghyrytch, une productrice américaine de Radio Liberty, dont le corps a été découvert sous les décombres de son immeuble.

« Nous avons perdu notre collègue bien-aimée, particulièrement appréciée pour son professionnalisme et son dévouement à sa mission », a déclaré James Fly, président de RFE/RL.

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Tollé international

Condamnant les « frappes indiscriminées » des forces russes sur Kyïv, le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, a réaffirmé hier sa « pleine solidarité » au peuple ukrainien. Berlin a pour sa part évoqué des frappes « inhumaines ». 

Selon le lieutenant-colonel retraité des Forces armées canadiennes Rémi Landry, une telle offensive a obligatoirement été ordonnée par de hauts gradés de l’armée russe.

« C’est un manque flagrant de respect envers les Nations Unies et le droit international », a-t-il clamé en entrevue à TVA.

« Les Nations Unies redoubleront d’efforts pour sauver des vies et réduire la souffrance humaine. Dans cette guerre, comme dans toutes les guerres, les civils paient toujours le prix le plus élevé », a affirmé sur Twitter Antonio Guterres.

600 blessés à Marioupol

Alors que des centaines de militaires et civils ukrainiens sont toujours dans l’aciérie d’Azovstal à Marioupol, Kyïv avait dit hier qu’« une opération destinée à sortir les civils de l’usine [était] envisagée ». 

Aucune avancée n’avait cependant été remarquée en fin de soirée.

Des frappes importantes ont touché des installations du complexe, mercredi, dont un hôpital, selon des sources de CNN. Le maire de Marioupol a indiqué que plus de 600 personnes ont été blessées dans ces bombardements. 

« Il est difficile de regarder certaines images et d’imaginer que n’importe quel leader bien pensé, sérieux et mature ferait cela. Je ne connais pas son état psychologique, mais je pense qu’on peut parler de sa dépravation », a dit, au bord des larmes, John Kirby, porte-parole du département de la Défense des États-Unis.

– Avec AFP, Agence QMI, CNN et Reuters