Poursuite en diffamation: Pierre Fitzgibbon présente des excuses à une administratrice de Québecor

Gabriel Côté
Après un litige qui aura duré près de six ans, l’ex-ministre Pierre Fitzgibbon a finalement présenté des excuses à la femme d’affaires Sylvie Lalande, qui le poursuivait en diffamation.
«Je tiens à présenter mes excuses à Mme Lalande, une administratrice d’expérience, pour les inconvénients que mes propos et mon questionnement ont pu lui causer dans les circonstances», a déclaré M. Fitzgibbon dans un communiqué de presse lundi matin.
En novembre 2019, l’ex-ministre de l’Économie avait demandé à une filiale du Mouvement Desjardins de reconsidérer son refus de participer au plan de sauvetage du Groupe Capitales Médias (GCM).
Il avait au même moment remis en question l’indépendance du conseil d’administration de Capital régional et coopératif Desjardins (CRCD), auquel siégeait Mme Lalande, alors présidente du conseil du Groupe TVA et vice-présidente de celui de Québecor (elle est aujourd’hui présidente des deux conseils). Québecor est propriétaire du Journal.
Quand un journaliste lui avait demandé si elle était indépendante, M. Fitzgibbon lui avait dit de répondre à sa propre question. Puis, questionné sur la possibilité d’un conflit d’intérêts, il avait répondu: «Peut-être.»
«Or, suivant mes déclarations, Desjardins et Mme Lalande m’ont informé que Mme Lalande n’a jamais été impliquée, directement ou indirectement, dans le dossier GCM, que les mesures en place chez Desjardins et CRCD respectaient les normes de bonne gouvernance et qu’il n’y avait pas de conflit d’intérêts», a affirmé lundi M. Fitzgibbon dans son message d’excuse.
De son côté, Sylvie Lalande soutient que les excuses publiques de l’ex-ministre lui permettent aujourd’hui de «tourner la page sur un épisode difficile» de sa carrière d’administratrice de société et «d’atténuer les torts» que les déclarations de M. Fitzgibbon lui ont causés.

«Depuis plus de 25 ans, je siège [à] différents conseils d’administration et [à] des comités de gouvernance d’entreprise dont l’un des objets est la gestion des sources de conflits d’intérêts. Jamais ne me suis-je placée dans une situation s’apparentant, de près ou de loin, à un conflit d’intérêts», a-t-elle ajouté.
Outre les excuses publiques, M. Fitzgibbon a également accepté de verser un don de 10 000$ à une organisation choisie par Mme Lalande afin «d’éviter des coûts supplémentaires à la charge de l’État et des honoraires d’avocats ainsi que [pour] libérer des ressources judiciaires», a-t-il expliqué.
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