Poursuite contre le REM: «Il y a quelqu'un qui n'a pas fait sa job», constate un porte-parole de l'ATCRS


Samuel Roberge
La grogne monte chez les usagers du transport en commun de la Rive-Sud de Montréal, qui se disent abandonnés par les autorités responsables du projet du Réseau express métropolitain (REM), notamment en raison du piètre service offert.
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Une poursuite de 138 millions $ a d’ailleurs été intentée à l’encontre de deux firmes d’ingénierie qui ont été mandatées de mettre le REM sur les rails.
Le consortium NouvLR reproche à AtkinsRéalis et Aecom d’avoir mal évalué certains éléments essentiels du projet du REM, ce qui aurait conduit à une sous-estimation des coûts de construction et à des pannes fréquentes. Parmi les aspects mal anticipés figurent les barrières pare-neige, les murs antibruit, les travaux d’excavation, la quantité d’acier requise ainsi que le système de distribution de l’électricité.
«Il y a quelqu'un qui n'a pas fait sa job adéquatement. Ça, c'est certain», a dénoncé Jean-Michel Laliberté, porte-parole pour l’Association pour le transport collectif de la Rive-Sud (ATCRS), jeudi.
En entrevue au micro de Benoît Dutrizac diffusée à QUB radio et télé, M. Laliberté a plaidé la cause des résidents de la Rive-Sud qui doivent se rendre sur l’île de Montréal, et dont la qualité de services s’est empirée depuis l’ouverture du REM.
• Sur le même sujet, écoutez cet épisode balado tiré de l'émission de Benoit Dutrizac, diffusée sur les plateformes QUB et simultanément sur le 99.5 FM Montréal :
«C'est sûr que ce qui a été livré ne répond pas aux besoins, a-t-il affirmé. Ça n'a pas de bon sens que le REM soit obligé de fermer moindrement [lorsqu’il] y a du vent. Du vent, ce n'est pas un phénomène surprenant au Québec, la neige non plus.»
Depuis l’ouverture de la section connectant Brossard au centre-ville de Montréal en 2023, le REM est victime de nombreuses pannes.
«Du point de vue de l'usager, c'est problématique parce qu'effectivement, [...] on ne sait même pas demain matin si le REM va être en fonction ou pas. C'est très fâchant», a mentionné le porte-parole de l’ATCRS.
Et les solutions alternatives sont limitées puisque la CDPQ Infra, la filiale de la Caisse de dépôt qui gère le REM, s’est entendue avec l’Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM) pour qu’aucun autobus ne puisse suivre le même trajet que le REM.
«Ils ont conclu cette entente-là avec la Caisse. Maintenant, lorsque la Caisse n'est pas en mesure de livrer le service, [...] on ne sait même pas s'il va y avoir un service direct d'autobus, a expliqué M. Laliberté. Vraisemblablement, il est fort possible que les usagers soient pris pour faire une correspondance dans les stations du REM. Donc le service qui fonctionnait bien avant n'est plus offert, même lorsque le REM n'est pas en fonction.»
Écoutez l’entrevue de Jean-Michel Laliberté dans l'extrait sonore ci-haut.