Pourquoi pas Suzuki?

Yvon Pedneault
On pourra maintenant purifier l’atmosphère.
Shea Weber quitte et il ne représentera plus une distraction pour le Canadien.
On connaissait son statut, mais, pour bien respecter les règlements, il fallait s’en remettre à la consigne.
En d’autres mots, on n’avait pas le droit de fournir des informations sur son statut avec l’équipe.
Jonathan Drouin s’était échappé en disant que Weber est à la retraite, mais on s’était bien gardé chez les administrateurs de le confirmer.
Maintenant, Jeff Gorton et Kent Hughes sont dégagés de toutes les responsabilités entourant le statut de l’ex-capitaine et des engagements financiers que devait respecter le Canadien.
C’est maintenant l’affaire des Golden Knights de Vegas.
Les décideurs de l’équipe du Nevada se réjouissent de la tournure des événements.
Pourquoi ?
Parce que le contrat de Weber est complexe, mais il offre aux Golden Knights un pouvoir d’achat plus important. Le contrat de Weber, 7,8 M$ par saison — il reste encore quatre années à l’entente — sera transféré sur la liste des joueurs absents pour une très longue période. Au niveau du salaire, il reste 6 M$ à verser à Weber d’ici la fin de son entente.
Une bonne affaire
Une bonne affaire pour les Golden Knights à laquelle s’ajoute l’entente de 5 M$ de Evgenii Dadonov. Donc, on vient de récupérer 13 M$.
Pour le Canadien, Kent Hughes le répète souvent. Il faut trouver un moyen dans le but d’avoir plus de flexibilité sur le plafond salarial. Le contrat de Weber n’est plus une préoccupation pour les décideurs de l’équipe. Ne reste plus que le statut de Carey Price à déterminer. Remplacera-t-il Weber sur la liste des absents pour une longue période ? C’est sans doute dans les plans pour l’instant. Kent Hughes a discuté de la situation jeudi. Mais il y a d’autres options dans le cas du gardien.
- Si Price croit qu’il peut poursuivre sa carrière sans trop de soucis, le Canadien aura un contrat de 10,5 M$ à supporter.
- Si Price ne se croit pas en mesure de jouer d’une façon régulière, on devra alors jongler avec les règlements du plafond salarial. Un exercice très complexe.
- Échanger Price serait une autre solution. Le problème : quelle équipe veut courir le risque d’embaucher un gardien avec un contrat aussi imposant tout en n’ayant aucune garantie qu’il pourra tenir le coup pendant toute une saison ?
Dans le dossier Dadonov, il disputera la dernière année de son entente de 5 M$ avant de se prévaloir de son statut de joueur autonome sans compensation. Est-il vraiment dans les plans de l’organisation ? Disons qu’il a marqué 20 buts et a obtenu 43 points. C’est correct. Mais ajoutons que son contrat est beaucoup trop élevé pour une telle production.
Plan de relance
Hughes et Jeff Gorton auront à décider si, dans le plan de relance, on peut le garder dans l’environnement de la formation ou tout simplement tenter de l’échanger.
Pour l’instant, Jeff Gorton et Kent Hughes mènent leur dossier avec grande distinction.
- On voulait mettre fin à l’association avec Weber, c’est fait.
- On voulait apporter quelques modifications au sein du personnel administratif. C’est fait.
- On voulait confirmer le statut d’entraîneur-chef de Martin St-Louis. C’est fait.
Maintenant, il y a le repêchage des joueurs amateurs et à la suite du départ de Weber, Gorton et Hughes auront maintenant plus de latitude quand s’ouvrira le marché des joueurs autonomes.
Et le capitaine
Et, en coulisses, on croit que les décideurs du Canadien n’ont pas complété leur travail de fin de saison, le grand nettoyage du printemps, comme on le dit souvent.
Au sujet du prochain capitaine, comme on le soulignait dans Le Journal, hier, il y a quelques candidats intéressants. Nick Suzuki, Josh Anderson, Joel Edmundson et Brendan Gallagher.
Pourquoi pas Suzuki ?
Trop jeune, direz-vous ? N’a-t-on pas confirmé avec une entente de huit ans que le Canadien était son équipe ?
N’est-il pas un jeune homme qui s’implique de plus en plus dans la communauté ?
Jusqu’à preuve du contraire, il a démontré du leadership sur la patinoire et, avec l’expérience acquise au cours des dernières années, il possède maintenant les arguments pour exercer un impact majeur dans le vestiaire.
Gallagher ? Comment se comportera-t-il alors qu’il y a de fortes chances que son temps de jeu s’amenuise et que son rôle avec la formation soit moins marquant que lors des dernières années ?
Edmundson et Anderson sont des candidats intéressants. Edmundson attire l’attention en raison de son désir de vaincre et de son professionnalisme. Anderson a du caractère, il est aussi un leader à sa façon. Cependant, un capitaine doit pouvoir se démarquer de bien des façons et Anderson ne possède pas toutes les ressources pour un tel mandat.
En bout de ligne, le joueur qui représente le mieux la concession du Canadien, dans ce programme de relance, c’est Suzuki.
Tortorella : le bon choix ?
C’est Cam Atkinson qui doit se réjouir de l’arrivée de John Tortorella à Philadelphie. Il était un grand fan de l’entraîneur pendant ses années passées à Columbus. Cependant, la question qu’on doit se poser : peut-il vraiment relancer une concession comme celle des Flyers ? J’ai mes doutes. Je suis persuadé qu’il y a quelques vétérans dans cette formation qui ont des réserves sur le style d’entraîneur que prône Tortorella...
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