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Pourquoi les jeunes sont-ils davantage recrutés par les gangs de rue?

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Photo portrait de Yannick Beaudoin

Yannick Beaudoin

2025-12-16T01:12:23Z
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Contrairement à ce qu’a affirmé Paul St-Pierre Plamondon l’été dernier, il n’y a pas de lien entre la criminalité chez les jeunes et l’immigration, soutient la professeure derrière une étude de l’Université Laval.

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Dans le cadre du projet RÉ(SO) 16-35, des chercheuses de l’Université Laval ont interrogé des jeunes criminalisés, majoritairement membres de gangs de rue.

En entrevue à l’émission de Francis Gosselin à QUB radio et télé, diffusée simultanément sur les ondes du 99,5 FM à Montréal, la professeure titulaire à l’Université Laval Isabelle Fortin-Dufour a tenu à corriger les propos du chef du Parti Québécois.

«La meilleure corrélation, c'est la pauvreté. Donc, c'est vraiment ça le vecteur, c'est la pauvreté. Alors est-ce que nos personnes qui sont issues de l'immigration reçoivent ici au Québec une terre qui est propice à la reconnaissance de leur diplôme par exemple, à avoir des emplois qui sont valorisés, à subvenir adéquatement à leurs enfants? Si la réponse à cette question-là, c'est non, il ne faut pas s'étonner que ces groupes-là soient surreprésentés, puis sursollicités par les gangs parce qu'on sait qu'un jeune qui ne voit pas d'avenir, puis qui n'a pas d'argent, puis qu'il se fait battre chez lui ou peu importe la zone de fragilisation, ça va être un bon suspect. Mais de dire que c'est parce qu'il vient de l'immigration, ça, à mon avis, ce n'est vraiment pas adéquat comme lecture», a-t-elle expliqué.

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De plus, les jeunes qui rentrent dans les gangs criminalisés le font très rarement par choix, mentionne la professeure.

«Les jeunes se font recruter très jeunes, on parle de 11 ans, 12 ans ou 13 ans, donc évidemment, pas à un âge où on peut faire des choix éclairés sur ce qu'on veut faire dans la vie et avec qui on devrait avoir de bonnes relations», indique-t-elle.

Les jeunes se retrouvent bien souvent piégés par les chefs de gangs de rue et n’ont pratiquement aucune issue.

«Ils vont d'abord se joindre au groupe souvent pour avoir de la protection, pour avoir un sentiment d'appartenance, pour avoir accès à des objets peut-être qu'ils ne sont pas en mesure de s'offrir. Et progressivement, ils vont être mis en contact avec des gens qui sont de plus en plus agressifs ou violents et qui vont leur demander progressivement aussi de commettre des actes de plus en plus violents. Et là, les jeunes ne peuvent plus quitter quand ils sont rendus là parce que s'ils quittent, il n'y plus la protection du gang. Donc là, ils sont à haut risque d'être victimisés par les gangs opposés», soutient Isabelle Fortin-Dufour.

Pour voir l’entrevue complète, visionnez la vidéo ci-haut.

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