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L'article provient de Le Journal de Montréal
Culture

Pourquoi l’émission avec la fille de Mom Boucher?

Photo Agence QMI, JOËL LEMAY
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Photo portrait de Guy Fournier

Guy Fournier

2025-02-13T00:00:00Z
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Fallait-il qu’illico+ inclue dans sa série Famille de criminel ce documentaire intitulé Mom, mon père? 

Ce n’est sûrement pas une coïncidence si illico+, la plateforme numérique de Vidéotron, présente ce fascinant épisode hors série avec Alexandra Mongeau, la fille de Mom Boucher, en même temps que L’appel, que réalise avec une maîtrise consommée la comédienne (et maintenant réalisatrice) Julie Perreault. La série de six épisodes recrée les procès de Maurice «Mom» Boucher pour le meurtre de deux gardiens de prison, Diane Lavigne et Pierre Rondeau.

L’appel montre l’opiniâtreté dont a fait preuve l’avocate France Charbonneau (incarnée avec brio par Magalie Lépine-Blondeau) et l’acharnement de l’escouade Carcajou dans une longue quête pour en arriver à faire condamner le «vrai» coupable des deux assassinats. C’est à l’issue d’un deuxième procès que Mom Boucher, le caïd des Nomads, écopa de la prison à vie sans possibilité de libération conditionnelle avant 25 ans.

J’ai été fasciné

Cette semaine, le chroniqueur de télévision de La Presse+, Hugo Dumas, pourtant un mordu de séries policières et de téléréalité, s’est insurgé contre l’idée même de l’émission Mom, mon père. Selon lui, elle «ne révèle rien de particulièrement fracassant ou d’intéressant». Moi qui ne suis pas très friand de téléréalité et d’histoires policières ou judiciaires, j’ai été fasciné par cette émission avec Alexandra Mongeau. Tout autant que je l’ai été par les procès de son père que reconstitue Luc Dionne avec le sens dramatique qui lui est si particulier.

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C’est plutôt rare que la fille d’un criminel s’ouvre avec une telle franchise sur les conséquences qu’a eues sur elle la vie du paternel. Alexandra Mongeau (j’imagine que c’est le nom de famille de sa mère) le fait avec simplicité sans quêter la sympathie des téléspectateurs et sans chercher à minimiser la culpabilité d’un père dont elle a connu tardivement les activités criminelles.

Pourquoi se confier ainsi

Le chroniqueur de La Presse+ se demande ce qu’Alexandra cherchait à accomplir en se prêtant à ce documentaire. Il ajoute «qu’elle fait exactement ce dont elle essaie de se détacher... en accolant son visage à celui de son père». Je crois plutôt qu’Alexandra Mongeau, maintenant âgée de 35 ans, a consenti à cette sortie médiatique pour les mêmes raisons que des dizaines de femmes révèlent publiquement, souvent à des années de distance, avoir subi un viol ou une agression sexuelle. Elles cherchent tout simplement, comme la fille de Mom, à se débarrasser d’un fardeau qui devient de plus en plus lourd à porter.

Chapeau aussi à l’animatrice Annie-Soleil Proteau qui a interrogé Alexandra Mongeau avec sympathie mais sans complaisance. La franchise de l’animatrice sur son passé discutable lui mérite aujourd’hui que des personnes comme Alexandra Mongeau se confient à elle à cœur ouvert et sans détour.

Pourquoi ne pas revoir Mom, mon père, monsieur Dumas?

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