Pourquoi le soleil était orangé mardi soir (et devrait-on s'inquiéter)?


Anne-Sophie Poiré
Avez-vous remarqué la couleur orangée du soleil mardi soir? Ce phénomène est dû à la fumée provenant des feux de forêt qui ravagent la Saskatchewan et le Manitoba, où l’état d’urgence a été déclaré la semaine dernière.
Sur les réseaux sociaux, plusieurs personnes se sont étonnées de l’allure qu’a prise le soleil en fin de journée, mardi. De Gaspé à Gatineau, une boule aux teintes de rouge et d’orangé glissant derrière l'horizon a pu être observée.

Le spectacle «de toute beauté» selon plusieurs, n’a pourtant rien de rassurant.
Le phénomène est en effet attribuable aux nuages de fumée provenant des incendies de forêt qui font rage dans l’ouest du Canada et dans Les Prairies. Il est surtout visible au lever et au coucher de soleil, lorsqu’il est bas à l’horizon.
De la fumée jusqu’en Europe
Ce sont en fait les particules de fumée propulsées dans l’atmosphère qui confèrent cette couleur au soleil, en modifiant la dispersion de la lumière. Elles retiennent la lumière bleue, pour ainsi laisser passer les ondes lumineuses rouges et jaunes.
Le phénomène a également pu être observé en Europe dans les derniers jours, alors que des panaches de fumée ont été poussés sur des milliers de kilomètres par un courant-jet pour atteindre l’autre côté de l’Atlantique.

La fumée ne représente toutefois pas de danger immédiat pour la qualité de l’air au sol, assure le service de surveillance de l’atmosphère de Copernicus. Les particules polluantes demeurent pour la plupart en altitude.
La qualité de l’air était globalement «moyenne» à Montréal mercredi après-midi, selon IQAir.
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Une saison hâtive
Les Prairies connaissent une saison de feux de forêt hâtive et particulièrement intense. Et la situation inquiète un peu partout au pays: plus de 2,2 millions d’hectares ont déjà brûlé depuis le 1er mai, soit l’équivalent d'environ 4,5 fois la superficie de l’île de Montréal.

Depuis 2015, seule 2023 a enregistré des brasiers d’une telle ampleur aussi tôt dans la saison. L’année a été la plus destructrice jamais répertoriée en termes de feux de forêt, selon Ressources naturelles Canada.
Plus de 6000 incendies avaient alors ravagé 15 millions d’hectares de forêt.
La Saskatchewan et le Manitoba sont particulièrement touchés par les flammes cette année, qui sont alimentées par un temps chaud et sec. Les deux provinces ont tour à tour déclaré l’état d’urgence les 28 et 29 mai dernier.
Près de 32 000 personnes ont dû quitter leur domicile pour se protéger des flammes, et d’autres risquent de devoir faire de même dans les prochains jours.

En fin de journée mercredi, 192 incendies étaient actifs dans tout le Canada. Plus de la moitié n’étaient toujours pas maîtrisés.
— Avec les informations de MétéoMédia