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«Pourquoi gaspiller?»: des villes récupérèrent l’eau de pluie pour économiser l’eau potable

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Axel Tardieu

2025-09-21T10:00:00Z
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De plus en plus de municipalités au Québec tentent de réduire leur consommation d’eau potable, notamment pour des usages qui ne nécessitent pas une eau de qualité, comme les toilettes ou l’entretien des patinoires. Pour y arriver, certaines misent désormais sur la pluie et la neige.

Le nouvel hôtel de ville de Saint-Sulpice, la future Cour municipale de Joliette, un garage à Candiac ou un centre communautaire à Laval.

Ces projets ont un point commun : un système qui récupère l’eau de pluie et la neige, filtre l’eau, puis la réutilise dans les bâtiments municipaux à la place de l’eau potable.

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L’entreprise Ecotime commercialise la solution depuis 2024 avec comme premier client Saint-Constant, en Montérégie, où un nouveau chalet de parc est alimenté en eau recyclée pour les toilettes et la patinoire.

En un an et demi, plus de 46 000 litres y ont été récupérés, soit l’équivalent de 6 000 chasses d’eau.

Le système installé à Saint-Constant, le mercredi 10 septembre 2025.
Le système installé à Saint-Constant, le mercredi 10 septembre 2025. Photo Agence QMI, AXEL TARDIEU

De l’eau potable gâchée

«Dans ce genre de bâtiment, 50 à 70% de la consommation d'eau potable qui rentre n'a pas besoin d'être potable», explique Eddy Dureuil, cofondateur d’Ecotime.

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«Pourquoi gaspiller une ressource qu'on paie, alors qu'une ressource gratuite nous tombe sur la tête?»

Eddy Dureuil, cofondateur d’Ecotime, à Saint-Constant, le mercredi 10 septembre 2025.
Eddy Dureuil, cofondateur d’Ecotime, à Saint-Constant, le mercredi 10 septembre 2025. Photo Agence QMI, AXEL TARDIEU

Saint-Constant a investi plus de 50 000 dollars pour cette station de récupération afin d'améliorer sa gestion de l’eau.

«Avec les changements climatiques, c'est important en période de crue de pouvoir gérer mieux notre eau, mais aussi en période de sécheresse de pouvoir récupérer ces eaux pour pouvoir les utiliser ensuite», explique la directrice du Service du développement durable de Saint-Constant, Maggy Hinse.

105 000 litres par an

Depuis, d’autres municipalités se sont tournées vers cette technologie pour réduire le gaspillage.

Laval, par exemple, prévoit d’économiser environ 105 000 litres d’eau potable par an grâce à ce système intégré dans son centre communautaire Simonne-Monet-Chartrand, inauguré le 11 septembre.

Le centre communautaire Simonne-Monet-Chartrand, à Laval, en août 2025, qui intègre un système de récupération de l’eau de pluie.
Le centre communautaire Simonne-Monet-Chartrand, à Laval, en août 2025, qui intègre un système de récupération de l’eau de pluie.

Ces projets n’ont pas pour but premier d’économiser de l’argent. En un an et demi, «on a économisé autour de 30$», estime Maggy Hinse.

«Les mesures environnementales ne sont pas toujours directement économiques, dit-elle. Au Québec, on consomme énormément d'eau traitée pour tous nos usages. Changer un peu notre comportement, ça fait plein de sens.»

Montrer l’exemple

Ces nouveaux bâtiments municipaux pourraient surtout servir d’exemple dans une province qui a encore des efforts à faire pour protéger sa ressource en eau, selon Émilie Bédard, professeure en génie civile à Polytechnique Montréal.

«Les systèmes de collecte d’eau de pluie gagnent en popularité, mais c’est encore nouveau pour les municipalités», constate-t-elle.

«C'est une belle opportunité de travailler avec les citoyens pour améliorer la compréhension d'où vient notre eau, combien elle coûte et pourquoi c'est important de faire attention».

Selon Ecotime, Gatineau, Victoriaville et Beloeil souhaitent intégrer cette technologie sur de nouveaux bâtiments.

Québec et Montréal n'en ont pas pour l'instant, mais la nouvelle cour de services du Plateau-Mont-Royal, prévue pour l’été 2027, devrait en avoir un.

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