Pourquoi acheter sur Shein quand on peut trouver des Manolo Blahnik à 1$ chez Renaissance?

Sandrine Vincent
C’est la question que je me suis posée après avoir visité le tout nouveau centre d'Impact de Renaissance, situé dans l’est de l’île de Montréal. L’endroit regroupe un centre de tri, un Kilo et bientôt une Fripe régulière. Un concept novateur pour cette entreprise d’économie sociale québécoise, qui poursuit son expansion rapide à travers la province.
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Friperie en folie
Le concept de friperie au poids n’est pas nouveau, mais son engouement, lui, ne cesse de croître. Entre inflation, conscience écologique et chasse à la pépite encouragée par TikTok, la recette est parfaite pour propulser la popularité de Renaissance.
Selon Marie-France Dumont, responsable des communications chez Renaissance, la nouvelle génération, la Gen Z, raffole du seconde main et transforme la manière dont on consomme la mode.
Une mer de vêtements
Une visite du centre de tri donne toute la mesure de nos excès vestimentaires. Des ballots de vêtements s’empilent jusqu’au plafond de l’entrepôt. Le spectacle donne le vertige. Que deviennent tous ces morceaux qui ne trouvent pas preneur?

Marie-France explique que le Renaissance Kilo est en fait la dernière chance pour un vêtement de connaître une seconde vie dans leur réseau. Après environ six jours sur le plancher d’une friperie régulière, les morceaux invendus sont transférés vers l'un de leurs deux centres Kilo, déposés dans de grands bacs bleus, puis mis en rotation. Les vêtements non adoptés retournent ensuite à l’entrepôt, sont compactés en ballots et revendus à bas prix à des entreprises privées, des friperies locales ou d’autres commerces intéressés à se procurer un grand volume de vêtements.
Shein, She’s Out
Mais tout n’est pas rose dans le monde du seconde main. L’ultra fast-fashion – menée par des géants comme Shein ou Temu – représente un véritable défi pour Renaissance. Dans une entrevue à TVA Nouvelles, le directeur général de l’organisme, Éric St-Arnaud, expliquait que ce sont eux qui paient la facture du tri des vêtements de piètre qualité, souvent invendables.

Et cela se constate sur place: dans les bacs bleus, les morceaux Shein abondent, peinant à séduire les chasseurs de bonnes affaires. Souvent mal coupés, fabriqués à bas prix et conçus pour être jetés après quelques utilisations, ces vêtements sont devenus les «assiettes jetables» du textile.
Le vrai bon plan
Pourtant, il est possible de mieux consommer sans se ruiner. Au Kilo, les trouvailles sont remarquables: pantalons Guess neufs avec étiquettes, veston en cuir véritable, chemises griffées et même des Manolo Blahnik en parfait état. Le tout à des prix dérisoires. À la caisse, mes Manolos me coûtent 1$. Carrie Bradshaw en ferait une syncope!

Vers la nouvelle ère de la mode
C’est ça, le concept du Renaissance Kilo: un lieu où tout le monde trouve son compte. La fashionista en quête de pièces de designer, l’adolescente à la recherche du parfait micro-short Y2K, l’homme d’affaires qui veut des chemises impeccables ou le parent dont l’enfant grandit de deux pouces par mois.
Le centre d'Impact ne changera pas le monde à lui seul. Mais il prouve qu’une autre manière de consommer la mode est possible: plus consciente, plus locale et plus durable.
Centre d’Impact Maurice-Duplessis
10600, boulevard Maurice-Duplessis
Lundi au vendredi: 8h à 21h
Samedi-dimanche: 8h à 17h