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L'article provient de Le Journal de Montréal
Affaires

Réparation mal faite sur leur toit: pour se battre contre RONA, il faut s’accrocher

Un toit mal réparé les a menés à réclamer 50 000$ à la multinationale Lowe’s, propriétaire de l’enseigne

Photo Julien McEvoy
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Photo portrait de Julien McEvoy

Julien McEvoy

2022-06-11T04:00:00Z
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Trois mises en demeure et trois inspections plus tard, un couple de retraités de la région de l’Estrie se bat toujours contre le géant RONA (Lowe’s), qu’il juge responsable de dommages liés à une réparation mal faite sur le toit de sa maison.

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«On les a embauchés pour avoir la paix d’esprit, mais c’est tout le contraire qui s’est produit. Le gros puissant tente de profiter du petit citoyen. On ne se laissera pas faire», lance Daniel Therrien, dans la cuisine de sa maison de Bromont.  

C’est quand son épouse Jocelyne et lui décident de vendre la propriété, en juin 2021, qu’ils découvrent que de l’eau s’infiltre par le revêtement extérieur de la cheminée. 

L’ex-chauffeur d’autobus procède à une réparation mineure, afin de colmater la brèche. Des amis l’alertent: leur toit a été refait en 2014 et ce n’est pas normal que la cheminée soit touchée. 

Mais aucun entrepreneur n’est disponible pour venir effectuer des travaux évalués à 5000 $ sur la cheminée. Le projet de vendre la maison est annulé. 

Le couple contacte alors RONA, embauché en 2014 pour la rénovation du toit. 

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«C’est là qu’on a commencé à jouer au yo-yo», résume Jocelyne Gauthier. 

Long mutisme

Ils rencontrent d’abord un coordonnateur des ventes en mars, à Granby, puis plus rien. «On vous rappelle, qu’ils disent, mais ils ne rappellent jamais», résume Daniel. 

De peine et de misère, ils obtiennent finalement une réponse: l’entrepreneur venu faire les travaux en 2014, un sous-traitant, ne travaille plus pour RONA, qui ne peut rien faire. 

Le couple envoie une mise en demeure à RONA le 18 mars 2022. Il demande à l’entreprise d’envoyer quelqu’un pour constater les dommages causés par l’infiltration et de reconnaître ses responsabilités. 

Pas responsables...

Un inspecteur en bâtiment mandaté par RONA se pointe chez eux le 30 mars. Puis RONA offre de payer 40 % des dommages – toujours évalués à 5000 $ – sans toutefois reconnaître quoi que ce soit. 

Le couple refuse et envoie une nouvelle mise en demeure. Ils veulent 100 %.

«Là, ils ne jouent plus au yo-yo, ils étirent l’élastique», illustre Jocelyne. 

Un nouvel inspecteur est envoyé par RONA. L’entreprise refuse de montrer son rapport au couple. On leur offre maintenant un chèque de 5000 $ «sans admission aucune et dans le seul but d’éviter les inconvénients relatifs à un litige». 

Sans le rapport du deuxième inspecteur, Daniel et Jocelyne sont forcés d’embaucher leur propre inspecteur, qui, lui, constate que le travail a été bâclé en 2014. L’eau ne s’est pas juste infiltrée dans la cheminée, mais aussi à de nombreux endroits dans le comble. 

Les dommages pourraient être considérables, mais pour le savoir, il faut ouvrir le toit au complet. 

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L’inspecteur constate qu’aucun solin n’est visible, ce qui normalement sert à éviter les infiltrations. Aucune tôle de noue n’est visible non plus, une pièce importante pour l’étanchéité. 

Le couple fait faire une soumission pour refaire le toit: 18 000 $. 

La troisième mise en demeure est envoyée le 6 juin : le couple demande à RONA d’allonger 50 000 $, pour refaire le toit et réparer les dommages d’infiltration. 

Le Journal a contacté RONA (Lowe’s) le jeudi 9 juin, à 11 h. Le couple a reçu une nouvelle offre pour un chèque de 18 000 $ à 19 h ce soir-là. 

«L’offre que nous avons formulée hier a été effectuée sous pli confidentiel et sans admission aucune, et n’a pas de lien avec votre intervention. Elle a été effectuée aux seules fins d’éviter les inconvénients liés à un litige», nous a répondu la porte-parole de Lowe’s, Valérie Gonzalo, hier. 

Combat toujours en cours

Le couple de retraités n’a pas l’intention d’accepter la nouvelle offre. 

«Ils sont maintenant prêts à mettre 18 000 $ parce qu’on s’est battu. Ils ne veulent pas reconnaître leur responsabilité, mais ils sont prêts à payer 18 000 $. Ça va nous coûter pas mal plus que ça en raison des dommages, on ne va pas payer pour eux», dit Daniel. 

Le sexagénaire souhaite que son histoire soit publiée afin que les petits citoyens qui se font malmener par les grands puissants sachent qu’en se battant, on peut y arriver. 

«Si ça peut changer les choses pendant trois jours ou trois mois, ce sera déjà ça», lance-t-il. 

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