Le bonheur passe par la découverte de nouveaux artistes pour la chanteuse Louise Forestier

Sarah-Émilie Nault
Plonger les mains dans la terre, manger un sandwich avant d'aller au lit, apprécier la beauté du monde: des Québécois ont trouvé leur bonheur dans une panoplie de petites et grandes choses. Voici une série de témoignages pour vous inspirer.
Rien ne rend plus heureuse la chanteuse et comédienne Louise Forestier que de découvrir de nouveaux et jeunes artistes talentueux, quel que soit l’univers artistique dont ils sont issus.
«Quand je découvre un nouvel artiste, c’est mon plus grand bonheur», lance la femme de 82 ans en citant des jeunes de la relève comme les auteures-compositrices-interprètes Ariane Roy et Lou-Adriane Cassidy.
Celle qui vient de lancer Vieille corneille, son 24e album, s’anime en parlant d’art et de découvertes.
«Ce sont de nouvelles jeunes femmes qui font des trucs superbes et qui ont des cultures musicales profondes. Cette dernière couvée est très intéressante», estime la chanteuse connue pour son franc-parler, son avant-gardisme et son côté rebelle.
Sorties culturelles
Fréquenter les musées, les cinémas (souvent tôt le matin lorsque les salles sont presque vides) et les théâtres de sa ville (Montréal) sont aussi pour elle de petits plaisirs.
«À ce stade de ma vie, je ressens de la joie parce que je n’en reviens pas d’être encore debout! Je n’en reviens pas de voir évoluer les gens que j’aime autour de moi! Je n’en reviens pas de découvrir des auteurs, des peintres, des cinéastes, des films! Je n’en reviens juste pas», ajoute celle qui s’est fait connaître en participant à l’un des événements culturels les plus importants de la culture québécoise, L’Osstidcho, en compagnie de Robert Charlebois, Yvon Deschamps et Mouffe, en 1968.

«Pour moi, le bonheur est un concept et la joie est un état. Je connais la joie. Le bonheur, cela m’arrive de temps en temps, il me dit coucou, mais il ne reste pas longtemps, car il a beaucoup d’ouvrage à faire (rires), tandis que la joie, c’est en dedans», précise Louise Forestier.
Vie active et moment présent
À 82 ans, la comédienne, chanteuse, poète et écrivaine n’a rien perdu de son entrain et de sa fougue légendaire.
Vivre chaque instant en étant le plus possible ancrée dans le moment présent lui procure beaucoup de joie. Quelques exemples: regarder fleurir la ruelle verte derrière chez elle, faire des lectures qui la font réfléchir, s’asseoir pour écouter de la musique et s’offrir le luxe de «ralentir et réfléchir».
La vie active qu’elle s’impose (elle fait de la gym deux fois par semaine et fait de longues marches pour aller bouquiner le dimanche) lui permet également de vieillir avec douceur et bonheur. Tout comme les repas partagés chez elle avec ses petits-enfants.
Quant à l’angoisse qui s’est installée avec l’arrivée au pouvoir de Donald Trump aux États-Unis, Louise Forestier insiste sur un fait: «Je ne veux jamais oublier ce qui se passe autour, parce que je me dis que si jamais il y a quelque chose de grave qui nous arrive, je ne tomberai pas en bas de ma chaise. Il est important de se tenir au courant, mais je ne passe assurément pas trois heures par jour à regarder les nouvelles», dit-elle.