«Je n’y crois pas»: pour les joueurs du Wild, la retraite de Marc-André Fleury n’est qu’une idée farfelue


Jonathan Bernier
SAINT PAUL | «Je n’y crois pas. Peu importe ce qu’il raconte aux médias, je ne le vois pas se retirer. À Boston, l’autre soir, il avait l’air d’être au sommet de son art.»
S’il avait à parier, Brandon Duhaime parierait un retour de Marc-André Fleury pour, au moins, une autre saison. Aux yeux de l’attaquant du Wild, son coéquipier a encore la touche pour tenir son bout dans la LNH. D’ailleurs, pas question de lui proposer que Fleury soit peut-être devenu un gardien numéro deux.

«Je dirais plutôt qu’on a deux gardiens numéro un. Les deux nous donnent des chances de gagner. D’ailleurs, avez-vous vu sa dernière performance? Pour un gars de son âge, c’était particulier.»
Duhaime revenait ainsi, encore une fois, sur la victoire acquise en prolongation, à Boston, mardi. Un match au cours duquel le Sorelois a effectué 40 arrêts. Tantôt en harponnant le disque avec son bâton, tantôt en se lançant de côté comme le faisait Bill Ranford, à la belle époque.
«C’est difficile à croire [qu’il prendra sa retraite], a lancé Frédérick Gaudreau, abondant dans le même sens que Duhaime. Il se déplace encore bien devant son filet, il s’amuse encore, il a une belle énergie.»
«Regarde son visage, il a encore l’air d’un gars de 20 ans!», a-t-il ajouté, en jetant un regard du côté du gardien.
Le poids des années
Avoir l’air, ce n’est pas nécessairement avoir la chanson. Fleury reconnaît qu’il a toujours du plaisir à garder les filets et que le jour où il accrochera ses jambières, la camaraderie d’un vestiaire et d’une équipe de hockey lui manqueront.
Toutefois, il soutient que le poids de ses 39 ans et de ses 997 matchs dans le circuit Bettman commence à se faire sentir.
«Me coucher à 3 h du matin, jouer le lendemain, me recoucher à 3 h du matin, voyager à travers ça, rentrer à la maison, avec les enfants qui sont là. Ça commence à être moins facile, a indiqué le tout premier choix du repêchage de 2003. Les lendemains de match sont plus difficiles. Parfois, lors des entraînements, ça me prend du temps avant de retrouver ma flexibilité.»
«Mais j’aime encore ça et je me considère chanceux de jouer au hockey. J’essaie d’en profiter autant que je peux», a-t-il pris soin d’ajouter.
Le dernier gardien spontané
Fleury n’est plus qu’à trois matchs du plateau des 1000 et à deux victoires des 551 de Patrick Roy, au deuxième rang des gardiens les plus victorieux de l’histoire. Avec ses 691 gains, on comprend que Martin Brodeur est intouchable.
Avant longtemps, Fleury se trouvera entre ses deux idoles de jeunesse. Ce qui est particulier, considérant qu’il est un hybride entre le style papillon de Roy et le style plus spontané de Brodeur.
D’ailleurs, Fleury est possiblement le dernier gardien à laisser place à un peu d’improvisation devant le filet. Ce qui rend ses actions beaucoup plus spectaculaires que ces congénères de la nouvelle génération, dont la recherche de perfection et d’exactitude dans leurs mouvements et leurs déplacements leur donne parfois des allures de robot.
«C’est certain que la nouvelle école est bonne. Gus [Filip Gustavsson], par exemple, il est toujours pareil, il est toujours stable et en contrôle. Je trouve ça plus plaisant [d’être plus spontané], tu sais, le bon vieil arrêt de la mitaine avec la moutarde!»
Quand on écoute parler Fleury, on comprend que ses coéquipiers ne veulent pas croire qu’il prendra sa retraite. Nous aussi, on va s’ennuyer de lui.