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L'article provient de TVA Nouvelles
Politique

Une seule période de questions par semaine: la solution pour en finir avec les cassettes des politiciens?

Ne permettons aux perroquets de monter sur leur perchoir qu’une journée par semaine

Photo Agence QMI, MATTHEW USHERWOOD
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Anne Caroline Desplanques et Charles Mathieu

2025-03-07T05:00:00Z
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Vous pensez que les députés fédéraux radotent toujours les mêmes phrases comme des perroquets? Vous avez raison. Ils répètent les mêmes messages pour imprimer leur cassette dans l’esprit des électeurs. Après une analyse de toutes les interventions des parlementaires à la période des questions de la Chambre des communes, notre Bureau d’enquête a mis en exergue les cassettes qu’ils nous jouent en boucle depuis 2021.


Puisque les politiciens utilisent la période de questions pour répéter leur cassette à tort et à travers, le politologue Éric Montigny suggère de ne leur donner le crachoir qu’une seule journée par semaine.

C’est ce qui se fait maintenant en Grande-Bretagne, où la joute politique opposant le chef de l’opposition au premier ministre a lieu uniquement le mercredi.

«Les autres journées sont plus thématiques, par exemple sur l’agriculture ou la santé, et ce sont uniquement les députés concernés qui se présentent en chambre. La dynamique n’est plus la même. Elle ressemble plus à ce qu’on voit dans les comités parlementaires», explique le politologue de l’Université Laval.

Le modèle des comités

Les comités sont des lieux plus collégiaux où les élus travaillent ensemble pour étudier et améliorer les projets de loi, ou encore pour analyser des enjeux afin de proposer des solutions au gouvernement en s’appuyant sur des témoignages d’experts.

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Les élus qui y siègent deviennent souvent eux-mêmes experts de leur dossier et certains n’hésitent pas à s’y montrer critiques de leur propre camp.

Le président du comité permanent de la défense nationale, le libéral John McKay, a par exemple vertement critiqué le gouvernement lors d’une séance de son comité en juin 2023, lui reprochant de ne pas saisir l’urgence de renforcer notre armée en raison de l’accroissement de la menace internationale.

En finir avec les applaudissements

Guillaume Rousseau, de l’Université de Sherbrooke, approuve l’idée de son collègue. En complément, il suggère qu’Ottawa s’inspire de l’Assemblée nationale du Québec, où les applaudissements ont été interdits, il y a dix ans.

Depuis, la période de questions s’est apaisée et a gagné en contenu, car elle est moins axée sur le spectacle, dit-il.

«Si on baisse le ton, on va se rapprocher du fond des choses, du fond plus respectueux et moins partisan que l’on souhaite», avait soutenu en 2015 le péquiste Bernard Drainville en appui à cette initiative du péquiste Sylvain Pagé qui y voyait une façon de lutter contre le cynisme de la population envers la classe politique.

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