«Downton Abbey: la grande finale»: la fin de la famille Crawley...

Isabelle Hontebeyrie
À la surprise générale, la série télévisée Downton Abbey a connu un tel succès mondial que deux films sont sortis. Mais aujourd’hui, après 15 ans, le troisième long métrage signe la fin des aventures de la famille Crawley et de leurs domestiques, ainsi qu’en témoigne le créateur, Julian Fellowes, et les acteurs...
Nous sommes en 1930. Le divorce de Lady Mary (Michelle Dockery) a fait d’elle une paria sociale, alors qu’elle est destinée à reprendre la gestion du domaine des mains de son père, Robert (Hugh Bonneville). Alors que Harold (Paul Giamatti) vient voir sa sœur, Cora (Elizabeth McGovern), il lui apprend que la famille a des ennuis financiers...
«J’ai l’impression d’avoir grandi avec Lady Mary», a dit Michelle Dockery de son personnage – central, cette fois-ci – à la publication britannique,The Radio Times.

«Quand je regarde les anciens épisodes, je réalise qu’elle est devenue différente. Elle a toujours été déterminée, mais il y a 15 ans, elle n’était qu’une adolescente insignifiante. Depuis, elle a dû affronter différents événements et, dans Downton Abbey: la grande finale, elle risque la disgrâce sociale. Je crois que ce que le public aime est de voir les hauts et les bas de ces personnages et ce que le sort leur réserve.»
L’ombre de Maggie Smith
Il y a 15 ans, l’actrice britannique n’avait que 26 ans et commençait tout juste sa carrière à la télévision et au cinéma. «Je savais que la série pouvait plaire, que j’étais bonne pour le rôle et que ça changerait ma carrière. Mais je n’aurais jamais imaginé que Downton Abbey dure aussi longtemps et aurait autant de succès», a-t-elle confié.

Maggie Smith est absente de ce Downton Abbey: la grande finale, la grande dame s’étant éteinte en 2024. Mais le film lui rend un hommage appuyé, que ce soit par des références à son personnage ou par l’omniprésence de son portrait dans le hall de Downton Abbey.
«J’ai profité de chaque moment avec elle, a souligné Michelle Dockery. Quand on joue avec une actrice aussi exceptionnelle que Maggie, c’est comme participer à des championnats de tennis. Il faut être au meilleur de sa forme. J’étais toujours un peu nerveuse quand je jouais les scènes avec elle, même si nous étions amies et que nous avions travaillé ensemble pendant 15 ans. Entre les prises, nous jouions aux Bananagrams [un jeu qui mélange anagrammes et mots croisés, NDLR].»

«Maggie Smith est encore très présente dans l’atmosphère du film», a ajouté Elizabeth McGovern, interprète de Lady Cora, à la publication Collider. «Je n’ai pas la sensation de son absence. En fait, d’une certaine manière, ça a libéré la narration parce qu’il n’y a pas de moments particuliers qui lui sont dédiés. Tout ce qu’elle représente est là. Elle est dans chaque pièce, dans chaque interaction. C’est très étrange.»
Gareth Neame, le producteur exécutif de ce Downton Abbey: la grande finale renchérit: «Le fait que dame Maggie soit décédée depuis le film précédent a, je pense, donné une dimension encore plus poignante à une histoire que nous avions de toute façon planifiée. La perte de la douairière est bien plus significative aujourd'hui que de voir des acteurs incarner des personnages en deuil de la matriarche de la famille. Mais je vois aussi des acteurs en deuil... et cela est plus authentique et plus significatif.»

Aura-t-on une rencontre entre The Gilded Age et Downton Abbey?
Sur Crave, la série The Gilded Age présente des familles américaines dans les années 1880, leurs domestiques, ainsi que l’ascension sociale de certains. La série, également écrite par Julian Fellowes, suit les mêmes trames narratives que Downton Abbey, en les améliorant. Et la série, qui met en vedette Carrie Coon, Taissa Farmiga, Cynthia Nixon et Christine Baranski, pour ne citer qu’elles, vient d’être renouvelée pour une quatrième saison.
Car la porte est grande ouverte. Tout d’abord parce que Lady Cora de Downton Abbey est américaine et possède encore une propriété aux États-Unis et aussi parce que Glady (Taissa Farmiga), de The Gilded Age a épousé un noble britannique.

«Évidemment, il y a une opportunité de faire coïncider les deux séries puisqu’elles se déroulent toutes deux en Angleterre. Mais nous n’avons rien prévu pour l’instant, donc il faut voir», a expliqué très prudemment Julian Fellowes dans les pages de TVLine.
De son côté, Gareth Neame lance: «Nous n’y pensions pas du tout. C’est un univers complètement séparé, mais ce sont deux fictions qui se déroulent à la fin du XIXe siècle.»
Downton Abbey: la grande finale ravit les amateurs dès le 12 septembre. Certains cinémas offrent des représentations dès le mercredi 10 septembre.