Poupon de 14 mois mort dans une garderie à Québec: la gardienne accusée de meurtre
Guenuite Mubwaka fait face à une accusation de meurtre au deuxième degré, Josaphat Ndele est quant à lui accusé de complicité après le fait

Pierre-Paul Biron
Une accusation de meurtre a été déposée mercredi contre l’éducatrice de la garderie de Beauport où une fillette de 14 mois a perdu la vie le 21 mars dernier.
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Initialement accusée seulement de voies de fait et de bris de promesse, Guenuite Kiwangala Mubwaka voit son dossier s’alourdir de la plus grave accusation du Code criminel mercredi après-midi.
La femme de 25 ans a été officiellement accusée de meurtre au deuxième degré en lien avec la mort du poupon dont elle avait la garde. La tête basse, elle s’est présentée dans le box des accusés en ne regardant pas la douzaine de proches venus assister à sa comparution.
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Selon l’acte d’accusation, les événements se seraient produits le 21 mars dernier. Rappelons que les services d’urgence avaient été appelés à se rendre dans une résidence de l’avenue Sainte-Thérèse pour un enfant inconscient.
Des manœuvres de réanimation avaient été entreprises immédiatement lors du transport du poupon en ambulance, mais son décès avait finalement été constaté dans les heures suivantes, à l’hôpital.
Aucune information quant aux circonstances du décès de l’enfant n’est toutefois indiquée dans l’acte d’accusation. Son dossier reviendra devant le tribunal le 25 avril prochain.
Elle demeurera détenue pour la durée des procédures en vertu des dispositions du Code criminel dans une affaire de meurtre, à moins qu’elle ne dépose une requête devant la Cour supérieure.
La procureure au dossier, Me Sabrina Lambert-Michel, a expliqué que l’enquête était toujours en cours, mais qu’il ne devrait pas pour l’instant y avoir de nouvelles accusations.
Quant au dépôt du chef de meurtre plutôt que celui d’homicide involontaire souvent porté dans des dossiers impliquant des éducatrices à l’enfance, la représentante du ministère public a souligné que la différence réside dans l’intention de l’accusé.
«Le meurtre, c’est d’avoir causé la mort en ayant l’intention de tuer ou l’intention de causer des lésions de nature à causer la mort», a-t-elle précisé.

Complicité après le meurtre
Le coaccusé de Guenuite Kiwangala Mubwaka dans cette affaire, Josaphat Mayuba Ndele, voit lui aussi le ministère public porter une nouvelle accusation contre lui.
L’homme de 30 ans, qui est le conjoint de la gardienne, fait désormais face à un chef de «complicité après le fait du meurtre» de l’enfant.
Celui qui est propriétaire de la résidence où s’est joué le terrible drame avait été accusé la semaine dernière de bris de promesse: il a été arrêté dans la région de Montréal alors qu’il avait contracté, tout comme Mme Mubwaka, un engagement à ne pas quitter le district de Québec.

Garderie fermée
Le ministère de la Famille (MFA) avait confirmé au moment du dépôt des accusations que le service de garde en milieu familial exploité par la femme était bel et bien accrédité par le bureau coordonnateur régional.
Or, le ministère n’a pas donné plus d’information quant au nombre de places ou à la date d’ouverture de la garderie en question.
Selon les informations du Journal, l’accusée aurait toutefois exploité sa garderie avant d’avoir la reconnaissance du réseau, qui lui aurait été octroyée en 2024.

Le ministère n’a pas non plus répondu à la question du Journal quant à la dernière visite d’un inspecteur du ministère ou du bureau coordonnateur dans la résidence.
«Considérant la judiciarisation du dossier, le Ministère ne peut pas commenter le dossier ou transmettre d’informations à son sujet, ceci en respect du processus en cours», explique Wendy Whittom, porte-parole du MFA.
La garderie a évidemment été fermée depuis les événements du 21 mars.
– Avec la collaboration d’Elisa Cloutier
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