Postes de police chinois: la pointe de l’iceberg?
TVA Nouvelles
Mauvaises adresses, bureaux vides, fausses représentations: la confusion qui règne autour de la présence de postes de police chinois en sol canadien ne serait que la pointe de l’iceberg sur la complexité des opérations commandées par le régime chinois.
La réceptionniste d’un centre d’affaires dont l’adresse apparaît sur le site de l’organisme Safeguard Defenders, visité par TVA Nouvelles, croit que la Chine a délibérément fourni de fausses pistes.
Plusieurs Chinois se présentent à cette adresse pour, notamment, renouveler leur permis de conduire.
Mais le lieu n’est pas un point de service des autorités chinoises.
Pour un activiste, Cheuk Kwan, ce type de mauvaise information témoigne de la complexité et de l’ampleur du problème que posent ces postes chinois.
Ces soi-disant points de service ne sont que la façade d’opérations de persuasion commandées par le régime chinois, selon lui.
Des ressortissants ont peur
Ces postes de police chinois fonctionnent seulement si les ressortissants ont de la famille au pays que le gouvernement peut utiliser comme levier pour les faire rentrer en Chine.
Plusieurs ressortissants chinois établis au Canada craignent donc pour la sécurité de leurs proches.
Jiang Jiaji, qui est arrivé au Canada il y a une dizaine d’années, a peur pour la sécurité de son père, un auteur, qui a déjà été emprisonné pendant 22 ans en Chine.
Il craint aussi de perdre la vie qu’il a construite au Canada.
«J’ai peur que la vie que je me suis construite ici me soit enlevée par le gouvernement chinois», confie Jiang Jiaji à TVA Nouvelles.
Lutter contre l’ingérence
Le gouvernement fédéral doit se doter de meilleurs outils pour se protéger contre l’ingérence, croit Michel Juneau-Katsuya, expert en sécurité nationale.
«Sans se doter de ce cadre législatif nécessaire, on est excessivement vulnérable, voire même, on a les deux mains liées et il et difficile de pouvoir réprimander comme il se doit», soutient-il.
Mais la ministre des Affaires étrangères, Mélanie Joly, n’est pas d’accord.
«Notre boulet, c’est de s’assurer que la GRC ait toutes les ressources pour enquêter, parce que jamais on ne va tolérer une quelconque forme d’ingérence étrangère au Canada», dit-elle.
Le gouvernement tiendra des consultations publiques en 2023 sur la création d’un registre des agents étrangers.