Possibles fermetures à l’hôpital de Trois-Pistoles: de graves conséquences à prévoir, selon la communauté
Vanessa Limoges
Les élus, professionnels de la santé et citoyens de la région Les Basques, au Bas-Saint-Laurent, rejettent en bloc la possible fermeture en soirée et de nuit de l’urgence du centre hospitalier de Trois-Pistoles.
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«Le seul fait d’évoquer cette possible fermeture-là, pour nous c’est inacceptable», a lancé la Dre Émilie Pelletier, omnipraticienne à Trois-Pistoles en point de presse jeudi.
Une centaine de personnes se sont réunies près de l’hôpital, jeudi matin, pour demander que le service soit maintenu et pour lancer le message que la communauté des Basques allait lutter pour préserver ce service.
«Les gens des régions paient les mêmes impôts et leurs vies sont aussi importantes que celles des gens dans les [grandes villes], donc couper dans les urgences des régions, ce n’est pas la chose à faire», a ajouté l’omnipraticienne Myriam Ouellet.
«C’est dommage, en fait, d’avoir à se battre tout le temps pour des choses que l’on a qui sont supposées être acquises, qui fonctionnent très bien», a dit le maire de Trois-Pistoles, Philippe Guilbert.

Tous demandent que Santé Québec rejette la proposition du CISSS du Bas-Saint-Laurent de fermer l’urgence entre 20h et 8h la semaine et entre 16h et 8h la fin de semaine. Il s’agit d’une proposition qui fait partie du plan de compressions du CISSS, qui a pour but d’éliminer un déficit de 34 millions de dollars avant la fin de l’année financière.
«Des accouchements imminents, des enfants en détresse respiratoire, des personnes avec des infarctus, on sait que les minutes comptent, donc c’est sûr que fermer la nuit aurait des impacts directs sur la population», a expliqué la Dre Myriam Ouellet.
Selon plusieurs médecins présents au rassemblement jeudi matin, cette fermeture entraînerait un effet domino désastreux pour les services à la population.
«On perdrait le statut d’urgence, on deviendrait une urgence mineure, donc on pourrait perdre des postes de médecins rattachés à ce statut-là», a expliqué la Dre Jacynthe Bordeleau.
Selon plusieurs professionnelles de la santé, sept postes de médecin pourraient ultimement être abolis.
«C’est presque la moitié de l’équipe qui tomberait dans les prochaines années», a souligné la Dre Pelletier.
«Ces médecins-là ne font pas qu’une garde d’urgence par semaine, ils font du bureau, de l’enseignement, de la supervision de résidents, des soins à domicile et en CHSLD, donc ça pourrait être toute cette cascade-là de soins que l’on pourrait perdre», a expliqué la Dre Bordeleau.
Une pétition a été lancée jeudi et une marche citoyenne est prévue le 15 février prochain à Trois-Pistoles.
«Le gouvernement ne s’est pas attaqué à la bonne urgence. [...] Nous sommes loin d’avoir dit notre dernier mot», a conclu le maire de Trois-Pistoles.
De son côté, Santé Québec confirme être en train d’analyser le plan de compressions du CISSS du Bas-Saint-Laurent qui comprend de nombreuses mesures.
Jeudi, l’organisme gouvernemental n’était pas en mesure de dire quand cette analyse serait terminée et donc, quand une décision sur l’urgence de Trois-Pistoles serait rendue.
Voyez le reportage complet dans la vidéo ci-dessus.