Vote de grève chez Postes Canada: pertes de 10 M$ par jour et des PME prêtes à rompre définitivement
Agence QMI et David Descôteaux
Plus de 53 000 employés de Postes Canada sont appelés à voter depuis lundi matin sur les offres finales de leur employeur.
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Le résultat sera lourd de conséquences pour la société d’État, qui perd des millions chaque jour. Ses petites et moyennes entreprises (PME) clientes sont aussi prêtes à changer de fournisseur en cas de grève.
Le vote, administré de façon confidentielle par le Conseil canadien des relations industrielles, se déroulera jusqu’au 1er août par téléphone ou en ligne. Il pourrait signifier la fin de 19 mois de négociations marquées par une impasse persistante depuis décembre 2024.
Ce scrutin survient dans un contexte de pertes financières historiques: en juin seulement, Postes Canada a enregistré des pertes d’exploitation dépassant les 10 M$ par jour – le double de l’année précédente.
Les PME pourraient quitter Postes Canada
La reprise du mouvement de grève par le Syndicat des travailleurs et travailleuses des postes (STTP) le 23 mai dernier, qui inclut une interdiction de faire des heures supplémentaires, a ravivé l’incertitude pour les clients comme pour les employés. Résultat: de nombreuses PME se tournent vers des services concurrents.
Selon un sondage mené par la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI), près des deux tiers de ces entreprises envisageraient de cesser définitivement d’utiliser les services de Postes Canada si le conflit se prolongeait.
«Les PME canadiennes font partie des derniers clients rentables de Postes Canada, souligne Jasmin Guénette, vice-président des affaires nationales de la FCEI. Trop d’instabilité risque de les faire fuir pour de bon.»
13,59% d’augmentation sur quatre ans
Les propositions soumises au vote incluent notamment une augmentation salariale cumulative de 13,59% sur quatre ans, une prime à la signature ainsi que le maintien de régime de retraite à prestations déterminées. Elles visent aussi à réorganiser le modèle de livraison, avec davantage de postes à temps partiel pour soutenir la croissance du secteur des colis.
Mais ces offres surviennent dans un contexte critique. Depuis 2018, la société d’État cumule plus de 3,8 G$ de pertes avant impôts. En mai, la Commission d’enquête sur les relations de travail a tranché: «Postes Canada est insolvable. Elle doit impérativement revoir son modèle.»
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