La famille d’un adolescent décédé trois heures après son hospitalisation à la suite d’un malaise à l’école secondaire de Donnacona estime que leur fils serait encore en vie si le médecin n’avait pas pris trois heures avant de transférer le patient au CHUL.  

En avril 2019, avait été retrouvé, gisant et confus, dans les toilettes de l’école secondaire de Donnacona alors qu’il participait à un cours d’éducation physique. Sa mère, qui travaillait à cette école, était accourue sur place pour accompagner Alexandre, qui parlait à ce moment, en ambulance au CLSC de St-Marc-des-Carrières. 

C’est le Dr Lucien Houde qui a analysé le cas d’Alexandre lorsqu’il est arrivé au CLSC à 15h03. Tout en posant quelques questions d’usage à la mère, le médecin aurait fait état d’une pneumonie à sueurs froides disant «que c’était rare, mais que ça pouvait arriver».  

La broue sortait du nez

Un soluté a ensuite été administré au patient qui se voulait «un antibiotique fort» pour traiter une bactérie puissante au poumon selon ce qui est écrit dans la requête introductive d’instance déposée à la Cour supérieure. L’adolescent qui faisait «des blagues avec son père» juste avant aurait vu son rythme cardiaque augmenter rapidement.  

Alexandre aurait dit «je ne suis pas capable de respirer» puis son cœur s’est arrêté et de la broue lui sortait du nez. Le Dr Houde aurait alors pris la décision de transférer le jeune au CHUL puisque l’intubation était impossible tout comme la réanimation. 

 La famille dit ne pas comprendre pourquoi «ils ne se dépêchaient pas de l’envoyer au CHUL». L’adolescent est resté entre 15h03 et 18h02 sous la responsabilité du Dr Houde «soit 3 heures précieuses perdues avant de le brancher à la machine cœur-poumon».  

Alexandre n’avait aucun battement de cœur à son arrivée au CHUL et il a été déclaré mort cérébralement le 26 avril 2019.  

Selon un expert médecin consulté par la famille de Alexandre, «deux points majeurs» ont mené au décès d’Alexandre. «Au départ les diagnostics erronés du Dr Lucien Houde» et «le temps écoulé» avant le branchement à la machine cœur-poumon. 

Un montant de 265 000$ est donc réclamé au médecin Lucien Houde et le CLSC de St-Marc-des-Carrières. Le Journal a consulté le rapport du coroner selon lequel l’adolescent est décédé d’un infarctus du myocarde alors qu’il était atteint d’une anomalie coronarienne congénitale. «La survenance de l’infarctus dans les minutes suivant l’administration de l’antibiotique n’est que fortuite», a écrit la coroner Sophie Régnière qui n’a émis aucune recommandation.