Pornographie juvénile extrême: un concierge d’école espère la clémence
Gabriel Corbeil Thériault, qui ne travaille plus auprès d’enfants, avait également leurré ce qu’il croyait être une enfant de 10 ans


Michael Nguyen
Un concierge d’école secondaire qui avait accumulé près de 100 000 images de porno juvénile extrême et qui s’était fait pincer après avoir tenté de leurrer une enfant de 10 ans espère éviter la prison ferme, en invoquant entre autres son autisme.
«Je regrette tout ce qui s’est passé, si seulement je pouvais revenir en arrière pour éviter ça...», a lancé Gabriel Corbeil Thériault, jeudi, au palais de justice de Montréal.
Le Montréalais de 29 ans s’est ainsi excusé pour ses crimes commis en 2022, alors qu’il était concierge dans une école secondaire de la métropole. Il avait alors clavardé avec une fillette de 10 ans, avec qui il espérait avoir des relations sexuelles sur son lieu de travail, mais après les heures de classe selon nos information.
Il s’agissait toutefois d’un citoyen qui traquait les pédophiles. La police est ensuite entrée en jeu, menant à l’arrestation de Corbeil Thériault. Et en fouillant l’ordinateur de l’accusé âgé de 29 ans, les enquêteurs ont trouvé près de 100 000 images illicites d’enfants et d’adolescentes en train de se faire abuser par des adultes.
«Il y avait aussi des images de bestialité impliquant des enfants», a ajouté Me Charles Doucet de la Couronne, qui était de toute évidence peu convaincu des excuses de l’accusé.
Prévenu dans le passé
C’est qu’en 2020, Corbeil Thériault avait été dans la mire des policiers pour avoir consulté de la pornographie juvénile. Il s’était même fait appeler par des enquêteurs, qui l’ont sommé d’arrêter.
Il n’avait toutefois pas été accusé.
«Ça ne m’avait pas allumé, je n’avais pas pris ça au sérieux», a reconnu l’accusé.
Contre-interrogé par Me Doucet, il a ensuite confirmé ne pas avoir cherché d’aide à ce moment-là.
Ce n’est qu’après son arrestation et sa mise en accusation qu’il a commencé une thérapie.
Il dit comprendre
Mais si Corbeil Thériault a plaidé coupable, il a assuré à son psychologue que le contenu violent ne l’intéressait pas, préférant des images d’enfants plus souriants, même si ce genre de contenu est aussi complètement illégal.
«Il était obsédé par ça, il croyait que [les enfants abusés] étaient volontaires, il ne les voyait pas comme des victimes, mais maintenant il comprend», a témoigné le psychologue Marc Ravard, s’étendant sur l’autisme de l’accusé et l’impact que cela avait sur ses capacités de jugement.
La mère de l’accusé a ensuite fait état de l’enfance difficile de son fils. Et juste après, Me Alexander Grey suggérait une sentence de deux ans moins un jour à purger à domicile, suivie d’une probation.
«D’un côté, les faits de cette affaire sont particulièrement choquants, a-t-il dit. Mais de l’autre, on a un accusé vulnérable, dont les effets d’une incarcération seraient particulièrement nocifs.»
La Couronne entend réclamer trois ans de pénitencier, compte tenu entre autres de la gravité des crimes et de l’importance de protéger les enfants. Les tribunaux rappellent d’ailleurs régulièrement que si la pornographie juvénile existe, c’est parce qu’il y a des consommateurs qui en réclament.
Depuis les événements, Corbeil Thériault ne travaille plus auprès de jeunes.