Publicité
L'article provient de TVA Nouvelles
Société

Vidéos d'ados, extorsion, fraude... Les poursuites s'accumulent pour Pornhub

De nombreuses victimes se font entendre devant les tribunaux au Canada et aux États-Unis depuis 5 ans.

Getty Images via AFP
Partager

Nicolas Brasseur, Jean-François Cloutier et Nora T. Lamontagne

2025-03-16T04:00:00Z
Partager

L’entreprise propriétaire de Pornhub est visée par plus d’une douzaine de recours judiciaires depuis 5 ans au Canada et aux États-Unis, regroupant une centaine de victimes partout dans le monde. Voici quatre des causes les plus importantes abordées dans le livre L’empire du sexe. La grande enquête sur Pornhub. 

L’histoire de Serena Fleites

L’un des plus gros recours judiciaires à ce jour contre Aylo est une poursuite de 34 plaignantes, dont Serena Fleites, cette adolescente de la Californie qui se serait retrouvée à son insu sur le site porno à seulement 14 ans. Des images intimes de la jeune fille auraient été téléchargées sur Pornhub par son ex-petit ami.

Cette poursuite déposée en juin 2021 vise personnellement d’ex-hauts dirigeants de Mindgeek, leurs prêteurs Colbeck Capital et Redwood Capital Management, de même que la compagnie de carte de crédit Visa.

Capture écran
Capture écran

Un juge a tranché en 2022 que Serena Fleites demeure la seule plaignante du dossier en raison des nombreuses différences entre les victimes, comme leur âge et le temps écoulé avant que la vidéo soit retirée. Elles ont été invitées à lancer des procédures judiciaires contre Mindgeek à titre individuel.

Fleites est représentée par l’avocat Michael Bowe, bien connu pour avoir déjà défendu Donald Trump.

Publicité

Rappelons que le témoignage de Serena Fleites était au cœur du reportage-choc du chroniqueur Nicholas Kristoff, du New York Times, en décembre 2020, qui faisait notamment état de la présence de pornographie juvénile sur le site Pornhub.

Sur Pornhub à 12 ans

Seulement quelques semaines après le début du scandale en décembre 2020, une demande de recours collectif a été déposée contre Pornhub et d’anciens dirigeants de l’entreprise au palais de justice de Montréal.

La demanderesse, une femme de l’Ontario dont l’identité est protégée, explique que des images d’elle-même se sont retrouvées sur la plateforme lorsqu’elle avait environ 12 ans.

Elle réclame la somme de 600 millions $ en dommages et intérêts au nom de toutes les victimes alléguées dont des images intimes non consensuelles auraient été diffusées sur Pornhub.

Même si Aylo est établie au Québec depuis près de 20 ans, il s’agit de la seule poursuite en cours contre l’entreprise au Québec.

GirlsDoPorn

Plus d’une soixantaine de personnes, surtout des femmes, poursuivent Aylo pour allégations de traite humaine, trafic sexuel et extorsion, en lien avec des activités illégales qui auraient été commises par l’entreprise GirlsDoPorn et sa filiale GirlsDoToys.

Pendant une décennie, GirlsDoPorn a utilisé la force, la fraude et la coercition, entre autres, pour filmer des centaines de jeunes filles dans des vidéos pornographiques, selon un jugement aux États-Unis. Ces vidéos se retrouvaient sur le site de GirlsDoPorn.com et ensuite sur une chaîne du même nom sur Pornhub.

Les actes des responsables de l’entreprise auraient fait 402 victimes au fil des ans avant que ses hauts dirigeants soient arrêtés pour répondre à des accusations de trafic sexuel. Si Michael Pratt, le fondateur, est toujours en attente de son procès, Andre Garcia, un des acteurs et producteurs, a été condamné à 20 ans de prison en 2021.

Le FBI enquête

En novembre 2023, Aylo s’entend sur un accord de poursuite suspendue avec le Federal Bureau of Investigation (FBI) qui enquêtait sur la compagnie depuis trois ans. La compagnie évite temporairement une poursuite criminelle aux États-Unis.

Toutefois, Aylo (à l’époque Mindgeek) reconnaît avoir bénéficié financièrement de l’hébergement de vidéos pornographiques de GirlsDoPorn sur son site jusqu’en 2019.

L’entente prévoit que l’entreprise doit verser une amende de 1,85 million $ aux autorités américaines. Elle doit également dédommager les victimes et se soumettre à un contrôleur indépendant pour assurer la conformité des termes de l’entente pour une période de trois ans.

«Et c’est tout. Les dirigeants de MindGeek ne sont pas accusés à titre individuel, contrairement à ceux de GirlsDoPorn», peut-on lire dans L’empire du sexe, paru mercredi.

Publicité
Publicité