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L'article provient de Le Journal de Montréal
Société

Pornhub réclame 108M$ à son assureur qui refuse de couvrir des frais judiciaires et indemniser des victimes

AFP
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Photo portrait de JOURNAL DE MONTREAL

JOURNAL DE MONTREAL

2025-07-03T02:38:37Z
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La société montréalaise derrière Pornhub, qui croule sous les poursuites tant au Canada qu’aux États-Unis, réclame près de 108 M$ à sa compagnie d’assurance pour couvrir ses frais juridiques et indemniser des victimes alléguées.

« Ce dont il est question en filigrane, c’est la couverture d’assurance disponible pour indemniser ultimement des victimes d’actes à connotation sexuelle », explique d’emblée le juge Luc Morin dans un jugement intérimaire rendu la semaine dernière, à Montréal.

Depuis une enquête journalistique du New York Times, la société Aylo (anciennement MindGeek) fait face à une quinzaine de poursuites judiciaires aux États-Unis et au Canada en lien avec du trafic humain, de l’exploitation de mineurs et de monétisation d’agressions sexuelles. Le géant de la porno regroupe notamment les populaires sites Pornhub, YouPorn et Brazzers.

Aylo se tourne ainsi vers les tribunaux dans l’espoir ultimement que la compagnie Souveraine Assurance paie les frais juridiques à la hauteur de 107,8 M$ US – soit 146 M$ CAD – liées à ces poursuites et leur règlement.

Des informations cachées ?

De son côté, l’assureur a refusé sous prétexte que Pornhub a omis lors de la signature du contrat d’assurance de lui dévoiler l’existence d’un grand nombre de demandes de retrait de contenus formulées par des victimes alléguées.

« La responsabilité [de Aylo] en sa qualité de producteur et distributeur de matériel pornographique est attaquée de toute part », explique le juge Morin de la Cour supérieure.

Les nouveaux bureaux d'Aylo, sur le boulevard Décarie, à Montréal.
Les nouveaux bureaux d'Aylo, sur le boulevard Décarie, à Montréal. Photo d'archives

« Inutile de s’aventurer plus loin dans les détails scabreux qui parsèment ces actions en cours. Cependant, il convient de souligner que les [poursuites des victimes alléguées] dépassent de simples allégations, certaines actions ayant fait l’objet de reconnaissance formelle par [Aylo] », souligne-t-il.

Le magistrat a scindé en deux la poursuite d’Aylo contre son assureur. Le tribunal devra déterminer si la société montréalaise était assurable et en deuxième temps, quelles sont les obligations de remboursement de son assureur, le cas échéant.

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