Pont-tunnel bloqué: les «Farfaadas» reviennent à la cour... dans le calme

Michael Nguyen | Journal de Montréal
Accusé d’avoir bloqué le tunnel Louis-Hyppolite-La Fontaine, un groupuscule opposé aux mesures sanitaires décrétées durant la pandémie était de retour à la cour ce lundi, mais cette fois sans embourber le système.
Pendant deux semaines, un juge devait entendre une panoplie de requêtes que voulaient présenter Mario Roy et ses coaccusés, en lien avec des accusations de méfait pour avoir bloqué le pont-tunnel en mars 2021.
«C’était légal, c’est une manifestation qu’on a faite qui a duré cinq minutes, c’est légal de manifester, des infirmières l’avaient fait à Québec», a assuré l’accusé de 51 ans ce lundi au palais de justice de Montréal, disant qu’il voulait «dénoncer la brutalité policière».
II s’est également plaint que durant le blocage, un automobiliste s’en était pris à un des véhicules du groupe à coup de marteau.

Sauf qu’avant le début de son procès, Roy avait annoncé qu’il contesterait la légalité des accusations, ou encore qu’il trouvait injuste qu’il ne puisse pas avoir de procès devant jury.
Sauf que depuis son annonce l’an passé, Roy n’en a déposé... aucune. Ce matin, il a annoncé qu’il était prêt à subir son procès, qui s’amorcera en janvier, pour une durée de deux semaines.
Des «Farfaadas» moins amis
À ses côtés se trouvait André Desfossés, 57 ans, lui aussi accusé dans ce dossier. Or, s’il s’affichait fièrement avec sa veste en cuir l’identifiant au groupuscule des Farfaadas qui s’était surtout fait connaître durant l’occupation d’Ottawa, il s’est cette fois présenté à la cour beaucoup plus sobrement.

Et selon ce qu’il a dit à la cour, il semblerait avoir récemment pris ses distances du groupe mené par Steeve Charland.
«On n’est plus amis depuis une semaine, je me revire sur un 10 sous», a-t-il dit à la cour.
Un autre accusé, Tommy Rioux, a de son côté juré n’avoir commis aucun crime, tout en se plaignant que le procès prévu en janvier allait durer trop longtemps.
«On verra ça [lors du procès, prévu en janvier]», a répondu le juge Jean-Jacques Gagné, qui a géré l’audience avec calme et efficacité.
Absent de taille
Mais parmi tous les coaccusés, il y a eu deux absents de taille : Steeve Charland et Karol Tardif, deux figures de proue des Farfaadas. Le premier s’identifie comme le leader du groupe, tandis que selon Desfossés, la deuxième devait s’occuper de « monter le dossier » à la cour.
«S’ils ne sont pas là [pour le procès], il y aura un mandat contre eux, il n’y aura pas de remise», a prévenu le magistrat.
Notons qu’un des accusés, Patrick Dupuis, avait plaidé coupable, écopant de 45 jours de prison discontinue et d’une probation d’un an. Michel Jr Deshaies, de son côté, est décédé durant l’été.