Politicien, un métier à risque?

Martin Landry
Dans notre système politique canadien, la fonction qui détient le plus de pouvoir est celle de premier ministre, tant au palier fédéral qu’au palier provincial.
Quand son parti politique est majoritaire, le premier ministre contrôle l’agenda législatif et il a le dernier mot sur les décisions du puissant cabinet des ministres.

MONARCHIE
Notre organigramme gouvernemental ne place toutefois pas le premier ministre au sommet de la hiérarchie politique puisque c’est le roi Charles III qui est officiellement le chef d’État du Canada.
Aussi surprenant que cela puisse paraître pour certains, le Canada est encore aujourd’hui une monarchie constitutionnelle. Étant de l’autre côté de l’Atlantique, le roi se fait représenter ici par Mary Simon. Elle est notre gouverneure générale depuis 2021. De plus, elle est la première personne possédant des origines autochtones à occuper cette prestigieuse fonction. À ce titre, il faut savoir que la gouverneure générale est impartiale et apolitique.

Dans la pratique, comme on le sait, le premier ministre est la figure centrale dans notre système parlementaire. Cette fonction est si importante qu’au cours de l’histoire, des individus mal intentionnés ont essayé à de nombreuses reprises de déstabiliser l’État en s’attaquant physiquement à la personne du premier ministre en poste.

AILLEURS DANS LE MONDE
Cette violence envers les chefs de gouvernement existe depuis toujours et sur tous les continents. Par exemple, en 1986, les Suédois ont vécu un véritable choc démocratique lorsque leur premier ministre, Olof Palme, a été tué en pleine rue en sortant d’un cinéma de Stockholm. Le motif de ce meurtre est demeuré longtemps un mystère et la police a mis des années à identifier un coupable.
Chez nos voisins américains, la situation paraît encore plus dramatique. Quatre de leurs présidents ont été assassinés durant l’exercice de leur mandat. Vous souvenez-vous de leur nom ? Abraham Lincoln, James Garfield, William McKinley et John F. Kennedy.
Bien que le Canada ait été relativement épargné en matière d’attentat, le pays pleure tout de même de grands personnages politiques, comme Thomas D’Arcy McGee et George Brown, deux Pères de la Confédération tombés aux mains de meurtriers.

DRAMES AU PAYS
Au Québec, on se souvient de l’assassinat du ministre libéral Pierre Laporte, qui a perdu la vie en plein cœur de la crise d’Octobre 70, ou de la terrible attaque meurtrière du caporal Denis Lortie, en 1984. Ce jour-là, le caporal de l’armée canadienne est entré, très lourdement armé, au parlement de Québec pour enlever la vie au premier ministre René Lévesque et à ses députés qui partageaient ses idées souverainistes. Même si Lévesque et ses confrères n’ont pas été touchés, la fusillade a fait 3 morts et 13 blessés.
Au Canada, aucun premier ministre en fonction n’a été tué, par contre certains ont été victimes de tentatives d’assassinat.
C’est le cas de Lester B. Pearson, John Diefenbaker et Jean Chrétien. On sait par ailleurs que des enveloppes contenant une substance possiblement mortelle ont été envoyées au bureau du premier ministre Jean Charest en 2012. Comment oublier la soirée du 4 septembre 2012 quand un tireur fou est entré au Métropolis de Montréal pour s’attaquer à Pauline Marois pendant son discours de victoire électorale ?
Cette violence meurtrière s’est aussi dirigée vers des maires de municipalités. Par exemple, à l’automne 1969, une puissante bombe a détruit une partie de la résidence du maire de Montréal Jean Drapeau, ne provoquant heureusement que des dommages matériels.

MENACE EXPLOSIVE AU PARLEMENT
L’autre histoire qui a retenu mon attention est celle du premier ministre du Québec Louis-Alexandre Taschereau, qui a eu une chance inouïe.
Le 26 février 1929, Louis-Alexandre Taschereau marche tranquillement vers son bureau après une longue soirée de réunions au parlement. En s’avançant vers l’antichambre, il pose le pied sur un obstacle. C’est un bâton de dynamite dont la mèche s’est heureusement éteinte avant l’arrivée du premier ministre dans la pièce. Le désastre est évité de justesse !
Après enquête, les experts sont catégoriques, la dynamite était assez puissante pour détruire une partie de l’Hôtel du Parlement.
Par la suite, Taschereau dira : « Quelle que soit la personne qui a déposé la dynamite dans mon bureau, quel que soit son nom, quels que soient son but ou ses intentions, elle peut être sûre d’une chose. Si elle veut, en aucune manière, influencer la politique [...] et lui donner une orientation autre que celle qui convient à cette dernière et dont elle a besoin, je puis lui dire qu’elle se trompe gravement. »
Même si la justice offre 3000 $ à quiconque dénoncera la personne ayant placé la dynamite, les policiers n’arriveront jamais à en déterminer l’auteur. Un autre mystère de notre histoire qui reste entier...
C’est arrivé un 8 avril...
1632
Louis XIII achète la seigneurie de Versailles, où il bâtira son futur château.
1820

Découverte sur une île de la mer Égée de la statue de la Vénus de Milo.
1875
Création de la Cour suprême du Canada.
1904
Le plus célèbre quartier de New York devient officiellement Time Square.
1929
Naissance du chanteur Jacques Brel.
1969
Premier match des Expos de Montréal contre les Mets de New York.
1974

Hank Aaron bat le record de coups de circuit de Babe Ruth.
1981
Le chanteur Claude Dubois est arrêté pour trafic de cocaïne.
1994
Découverte du corps du chanteur de Nirvana, Kurt Cobain, décédé quelques jours plus tôt.
2013

Décès de l’ancienne première ministre de la Grande-Bretagne, Margaret Thatcher.