Policiers de Québec: possibles pantalons de camouflage cet été


Taïeb Moalla
Sans convention collective depuis près d’un an et demi, les policiers de la Ville de Québec menacent de porter des pantalons de camouflage, cet été, en pleine saison touristique.
«N’ayant pas le droit de grève, nos membres sont de plus en plus insistants pour que nous mettions en place des moyens de visibilité en prévision de la saison touristique, notamment le port des pantalons de camouflage», a souligné Martine Fortier, présidente de la Fraternité des policiers, mardi soir.
Cette dernière participait à la période des questions citoyennes. Elle était accompagnée d’une dizaine de dirigeants syndicaux qui portaient symboliquement des chandails d’arbitre de hockey. C’est que le processus de médiation entre la Ville de Québec et la Fraternité a échoué et que le processus d’arbitrage lui a succédé.
«On ne peut pas faire la grève. On ne peut pas aller faire du tapage devant l’hôtel de ville. On ne peut pas ralentir. On ne peut pas s’arrêter de donner des constats d’infraction. Tout ce qu’on a, c’est la visibilité. C’est la seule chose qu’on a. On essaye de maximiser ça», a ajouté Mme Fortier en entrevue avec Le Journal.
«Dernier recours»
Consciente que le port des pantalons de camouflage par les policiers n’est pas très populaire dans l’opinion publique, Martine Fortier a insisté pour dire qu’il s’agirait d’une «solution de dernier recours».
Le maire Marchand a brièvement répondu à Mme Fortier en disant avoir confiance dans le processus d’arbitrage et en refusant de négocier sur la place publique.
Depuis la fin de mars, les policiers de Québec ont mis en place des «moyens de sensibilisation», comme celui d’évoquer leurs négociations dans les signatures de leurs courriels.
Martine Fortier a rappelé que les policiers de Québec avaient porté les pantalons de combat à deux reprises au cours des 20 dernières années. La première fois remonte à 2005, lors des Jeux mondiaux des policiers et pompiers. À l’époque, cela avait permis d’accélérer le règlement du contrat de travail, s’est-elle remémorée.
L’autre fois remonte à 2014. Cette année-là, plusieurs corps policiers de partout au Québec avaient choisi ce moyen de visibilité pour protester contre la loi 15 sur les régimes complémentaires de retraite.