Policier accusé d’agression sexuelle: la plaignante «dans un état second», dit un témoin
La plaignante aurait raconté l’agression que lui aurait fait subir Christian Lachance à son collègue le lendemain matin


Pierre-Paul Biron
Le procès du policier Christian Lachance s’est ouvert lundi avec le témoignage d’un collègue présent à la soirée où il aurait agressé sexuellement une collègue. «Je me suis réveillée toute nue. Christian était en train de me fourrer», aurait dit la plaignante à ce policier lorsqu’elle l’a appelé à l’aide au petit matin, après l’agression présumée.
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Jonathan Leblond est constable au SPVQ. En août 2021, il était chez un collègue pour un «party d’équipe».
Christian Lachance, lui, était sergent au sein de cette équipe. Il était présent à la fête, tout comme la présumée victime.
À un certain moment, cette dernière était dans un état d’intoxication si avancé que M. Leblond souhaitait appeler son conjoint pour qu’il vienne la récupérer, ce qu’elle a refusé. Alors qu’il supporte sa collègue pour l’aider à se tenir debout, selon son témoignage, son supérieur Christian Lachance «s’impose» et insiste pour l’amener à la chambre d’amis.
«Il était insistant, il disait qu’elle allait dormir là, que ça allait être correct», a relaté le policier.
Main sur un sein
Dans les escaliers, Lachance et Leblond tiennent la plaignante chacun de leur côté. Le témoin a raconté que la tête de la jeune femme «part vers l’avant puis vers l’arrière».
Elle ne tenait plus debout, selon lui.
«On aurait pu faire un peu ce qu’on voulait avec elle parce qu’elle n’était pas là. Elle était consciente, mais vraiment dans un état second», a confié Jonathan Leblond dans son témoignage.
Christian Lachance aurait ensuite perdu pied dans l’escalier, se retrouvant dos au mur. La jeune femme serait tombée contre lui.

«Là, j’ai vu que Christian Lachance avait une main sur son sein. Ce n’était pas un effleurement, il avait le sein dans la main. Il y a eu une pause de quelques secondes comme ça. Il a ricané et sa main passait dans ses cheveux [de la jeune femme]», s’est souvenu le témoin, choqué de ce qu’il a vu.
Nue à son réveil?
Après avoir quitté la fête vers 1h15, une fois la plaignante couchée dans le lit de la chambre d’ami, Jonathan Leblond dit avoir été préoccupé.
Un «mauvais pressentiment», a-t-il décrit.
Vers 6h, à son réveil, il écrit à sa collègue pour prendre des nouvelles. Quelques minutes plus tard, son téléphone sonne et la jeune femme a l’air confuse, troublée.
«Je me suis réveillé et j’étais toute nue. Christian était en train de me fourrer», lui aurait-elle alors dit.

C’est lui qui est allé la récupérer près de la résidence où avait lieu la fête. Il a décrit une jeune femme «paniquée», «en pleurs». Il a expliqué à la cour avoir conseillé la plaignante sur les démarches à entreprendre.
«En tant que policier, on a des obligations. On ne peut pas balayer ça en dessous du tapis», a insisté M. Leblond.
Le témoignage du patrouilleur se poursuivra mardi matin et la défense pourra ensuite le contre-interroger.
Le procès de Christian Lachance est prévu pour deux semaines. Il est suspendu sans solde depuis la fin de l’année 2021.
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